Ce qui ne paraît pas

On lit les blogues, on a l’impression d’entrer dans les familles et d’être témoin de leur quotidien. Et pourtant, cet article écrit un soir raconte une seconde d’un quotidien complexe. Il est facile d’écrire un article sur une activité que l’on a planifiée, animée, réussie. Il est facile d’écrire sur le matériel qu’on utilise, les livres qu’on lit. Il est facile d’écrire un article sur un événement qui nous a bouleversée ou une question qui nous est posée.  Mais ce n’est pas le quotidien. Ce n’est pas de cette façon que nous entrons vraiment dans la vie des gens. Tout cela est en surface.

Le quotidien est profond. Il y a tant de choses à vivre dans un quotidien, tant de choses qui ne seront jamais dites, jamais partagées.

C’est fou.

Tant de choses cachées de peur d’être jugée, portée en exemple pour nos échecs plutôt que nos réussites, comparée à d’autres:

Le contenu d’une discussion éthique dont les opinions exprimées nous surprennent, l’état insalubre de la chambre d’un enfant, le manque d’hygiène d’une adolescente, des choix tellement pas écologiques, les mensonges répétés d’un jeune, un laisser-aller exigé par l’épuisement, une chicane de couple bouleversante, des achats alimentaires discutables, l’influence des nombreux diagnostics des enfants «différents» et/ou adoptés, l’énurésie nocturne d’un pré-ado, les visites au coin d’un 2 ans pour se calmer, des gestes de colère qu’on regrette, des paroles irrespectueuses qui blessent, des chamaillages qui finissent toujours mal, un ado arrogant, une mauvaise décision qui nous remplit de remords,

Des choses que jamais vous n’imagineriez… qu’elles existaient aussi chez les autres.

Parce que je sais que, même si vous n’en parlez pas, chez vous aussi il se passe des choses au quotidien. Des choses dont vous n’êtes pas toujours fières. Je le sais parce que personne n’est parfait. Voilà.

Mais on ne viendra pas l’écrire sur notre blogue, ou enfin pas trop souvent. Le jugement des gens est difficile à porter.

Mais parfois aussi de garder tout ça en-dedans est lourd à porter. Parfois on aurait besoin d’évacuer ces choses qui ne se disent pas.

Oui il y a le conjoint qui lui sait tout du quotidien, mais il a ses semaines de «rush» et d’«overtime» au travail aussi. Il n’est pas toujours disponible. Alors on reste avec notre besoin de parler.

À la maison, il n’y a aucun autre adulte. C’est un choix de vie que l’école maison, c’est une réclusion volontaire, et donc un endroit où il se passe des choses inattendues dont on n’entendra jamais parler dans les médias. Alors parfois on se demande: «Est-ce normal?» Et on n’a pas de réponse…

 

9 réflexions sur “Ce qui ne paraît pas

  1. Oui, merci!
    J’ai l’impression qu’on est connecter ce soir en quelque sorte. Je viens d’écrire sur mon blog que notre dernière sortie a été difficile pour différentes raisons.
    Je cherche a transmettre les difficultés de l’école-maison aussi. Pas toujours facile de l’écrire.

    J’aime

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