Une saga toute en émotions

Depuis près de trois ans que mon fils souhaite faire un DEP en Technique d’usinage. Ce programme se donne entre autre près de chez nous. Les critères d’admission mentionnaient que l’admission pouvait avoir lieu si l’étudiant avait obtenu ses unités de 4e secondaire en Maths, Français et Anglais ou l’équivalent.

J’avais envoyé un dossier complet à la dame de l’admission, plaidant l’équivalence grâce à l’évaluation par détenteur de brevet de son année de 4e secondaire reconnue par la DEM (Direction de l’enseignement à domicile). Mais quelle ne fut pas ma surprise de constater que ce qu’eux désignaient comme équivalence était en fait une équivalence officielle donnée par des examens formels ou un bulletin, pas d’avoir fait l’ÉQUIVALENT de ce qui se fait à l’école , mais à la maison.

A alors commencé toute une suite d’événements, de demandes de part et d’autre pour obtenir justice. Mathis a fait toute sa scolarité à la maison, mais il n’a jamais chômé. Bien que dans la dernière année, il ait un peu laissé tomber l’histoire (par manque d’intérêt dans le cahier, mais il a continué à s’informer par les médias et la TV) et les sciences (mais il avait déjà terminé son cahier de 4e secondaire), il a continué à travailler dans les trois matières de base exigées pour le DEP. En français, il a travaillé dans ses cahiers conformes que je lui ai fournis; en anglais, il a travaillé aux projets que je donnais au groupe des ados (simplement une dyade dans la dernière année); et en maths, il a travaillé avec un tuteur (enseignant de maths de sec 4 à l’école de jour) pour un groupe de 3 étudiants en maths SN (maths fortes) à raison d’une rencontre de 2 heures par semaine et des devoirs entre chaque rencontre.

Dans le dossier présenté à l’admission, j’ai aussi mis que Mathis avait participé à la journée Élève d’un jour en Technique d’usinage à l’automne l’an dernier et qu’il avait eu des éloges de la part de l’enseignant titulaire. Malheureusement, ils voulaient des preuves officielles, pas des équivalences officieuses.

Comme il a eu son 16 ans en mai, il était maintenant éligible à l’école aux adultes. On retrouve à l’école aux adultes, un test en anglais, le Prior Learning Examination, qui en même temps sert de test de classement et de test sanctionnant. Un étudiant qui réussit ce test obtient toutes ses unités pour le diplôme d’études secondaires en anglais langue seconde. J’ai donc inscrit Mathis pour ce test qu’il a bien réussi. Ce test lui donne donc les unités de 4e et 5e secondaire en anglais langue seconde, alors que Mathis venait de finir sa 4e secondaire et n’avait fait aucun cours de 5e secondaire. Chapeau! Un cours de base acquis.

En maths, tout au long de l’année avec son tuteur, mon fils a fait des examens de chapitre et en fin d’année, il a aussi passé un examen synthèse (un examen du ministère d’une année précédente). Son enseignant lui a fait faire le même parcours qu’à un étudiant d’école. J’ai demandé à son tuteur de fournir une lettre de référence pour Mathis attestant de cette année de travail et de réussite. Ce ne fut pas accepté par l’admission. Plaidant que les étudiants de cette année à l’école régulière n’avaient pas passé d’examen du ministère plus que Mathis à cause de la pandémie, je me suis fait répondre que les autres étudiants avaient au moins eu des notes en cours d’année sur lesquelles se baser pour établir la passation. J’ai donc demandé à son enseignant de créer un simili-bulletin à mon fils, de la même façon et avec la même pondération que pour ses étudiants en classe, avec les résultats des examens de chapitre et de l’examen synthèse faits durant l’année. À la réception de ce bulletin, ils ont réclamé les examens en preuve pour étudier le dossier. Nous leur avons fourni les examens, et après survol des ces évaluations, ils ont décidé d’octroyer à Mathis ses unités au bulletin pour les Maths SN de 4e secondaire. Deux cours de base acquis.

Il ne reste que le français pour lequel je n’ai aucune preuve suffisante (examens officiels) à faire valoir. Je n’ai que l’évaluation sommaire faite par une enseignante détentrice de brevet telle qu’exigée par la DEM comme bilan de fin d’année en école maison. Nous irons donc à l’éducation aux adultes chercher ces unités manquantes. Pour une 4e secondaire, 4 cours sont requis au diplôme au secteur adulte. Un total de 6 examens, si ma mémoire est bonne. Avec une préparation pour chacun. OUF! Ce pourrait être assez long: 4, 6, 8 semaines.

Mais c’était sans compter l’acceptation de ma dernière demande en date: Accueillir Mathis sur les bancs d’école en DEP de Technique d’usinage EN MÊME TEMPS QUE d’aller chercher ses unités de français de 4e secondaire.

Aujourd’hui, 2 octobre, après plus de 4 mois de démarches, nous avons enfin l’aval pour qu’il commence ses cours dès que ses notes de maths et d’anglais seront inscrites au bulletin par le ministère. Une chance, ici, il y a des entrées en Technique d’usinage chaque lundi. Une chance, nous avions déjà acheté ses vêtements de travail, il était prêt à entrer. Il restait une carte à jouer dans le dossier, un mot de sa psychiatre plaidant la nécessité pour Mathis d’entrer dans son programme rapidement pour soutenir sa santé mentale. Mais je n’en aurai pas eu besoin. Tant mieux.

Beaucoup de fermeture face à l’école maison, beaucoup de doutes sur notre sérieux dans notre aventure, tout ça causant bien de la frustration au cours des démarches, mais finalement une belle réussite. J’espère que peu à peu les gens verront que, bien qu’en école maison, notre objectif est que notre enfant puisse suivre le chemin qu’il souhaite pour son avenir et que donc nous favorisons la stimulation par les apprentissages. Que l’école maison n’est pas un temps d’inaction pour créer des ignorants et des incapables. Quel parent ferait subir ça à son enfant? L’école maison n’est qu’un chemin différent pour entrer dans la vie adulte, pas un chemin moins praticable, un chemin moins fréquenté, peu connu, mais qui mène aux mêmes possibilités.

Il est juste triste qu’on doive se battre, mettre beaucoup d’énergie, afin que le travail de notre enfant soit reconnu. À quand des portes ouvertes hors case pour permettre la diplomation, la reconnaissance des acquis? À quand une accessibilité aux cours en ligne gratuits avant 16 ans?

Un p’tit nouveau

Cette année 2020, particulière pour tous, nous apportera un nouvel ami en école maison.  Un enfant de 4e année se joindra à mes enfants 3 jours par semaine pour faire ses apprentissages et fera 2 jours de travail chez lui.

Comme mon 16 ans quitte l’école maison pour son DEP en technique d’usinage, que mon 19 ans achève ses derniers cours aux adultes cette année tout en travaillant à l’extérieur à temps presque plein et que ma 20 ans travaille à temps plein pendant son année sabbatique en attendant son entrée à l’université, il ne me reste que mes trois plus jeunes à la maison cette année.  Une en 1re secondaire, un en 2e année et bébé déjà grande qui aura 3 ans dans moins de deux semaines.  Il va sans dire que la dynamique va changer.  Beaucoup de taxi, moins d’activités extérieures, un peu moins d’hormones à la maison et un nouveau défi: planifier la 4e année de notre nouveau membre familial.

J’ai eu le goût d’essayer de nouvelles ressources qui me semblaient bien.  J’ai feuilleté, observé, refeuilleté, réfléchi… Choisir c’est renoncer, oui je sais maman… J’ai donc renoncé à Chenelière qui donne beaucoup de fil à retordre aux commandes en école maison et qui nous fait passer en dernier après les écoles nous servant avec bien du retard. J’ai choisi des ressources de CEC et de Grand Duc et je ne le regrette pas du tout.

En français de 4e année, j’ai utilisé Rafale avec ma fille il y a quelques années. J’avais beaucoup aimé.  Mais Christopher a utilisé Rafale en classe l’an dernier et n’a pas trop aimé.  Donc je cherchais quelque chose qui lui plairait plus.  Je crois qu’En route sera plus dynamique pour lui, et le matériel complémentaire est vraiment varié: jogging, exercices supplémentaires, jeux de vocabulaire, liens avec la littérature jeunesse récente, thèmes forts et s’éloignant enfin des classiques Noël et compagnie…  À part le fait que trois cahiers au lieu de deux habituellement pourraient décourager, je crois que ce sera accrocheur.

En maths de 4e année, je n’avais pas de coup de coeur auquel m’attacher.  Lucie avait utilisé Clicmaths (formidable mais qui date un peu).   Yann, Adagio (qui, ouf, date de l’ancienne Égypte…).  Pour Mathis, j’avais acheté Planète maths (j’avais bien aimé mais un des premiers cahiers d’apprentissage, je pouvais trouver mieux).  Avec Lili, je ne me rappelle plus… Clicmaths +???  Mais Lili est très forte. Ce programme ne conviendrait pas à Christopher.  Donc vogue à travers les nouveaux cahiers. Une amie d’école maison m’avait fait un beau don de cahiers récents de 4e année. Et j’ai accroché à Mathémaction!

Premièrement, son mini-TNI est juste trop mignon et tellement un outil intelligent! Tableau de numération, horloge, thermomètre, feuille quadrillée, feuille pointillée, tableau de conversion de mesure… le tout plastifié et effaçable. Fallait y penser!

 

Deuxièmement, ses projets qui durent un chapitre avec beaucoup de manipulation et exercices en vue d’un but ultime rendent la tâche plus signifiante.

Troisièmement, son matériel supplémentaire tellement diversifié que je n’ai pas besoin de chercher quoi que ce soit ailleurs, tout y est: calcul mental, nombre du jour, bien sûr exercices supplémentaires pour soutien, et surtout jeux mathématiques et cartes à tâches nous rendra de fiers services tout au long de l’année.

Je suis bien heureuse d’avoir investi ici aussi.  Mon fils sera en 3e l’an prochain.  Je sais déjà vers quoi m’orienter.  En réglant 4e cette année, je réglais 3e l’an prochain.  Quel été calme j’aurai l’an prochain (hahaha!)

J’ai hâte de commencer à les utiliser. J’espère que mon enthousiasme sera présent toute l’année.  J’espère aussi que mon nouvel apprenant appréciera malgré le fait que ce sont des ressources scolaires.  J’espère que je le connais assez bien pour viser juste.

Enfin de l’espace!

Nous avons eu confirmation que notre projet, notre rêve d’agrandissement, allait enfin voir le jour.  Il nous restait 2 ans pour pouvoir trouver une chambre supplémentaire pour la petite qui quittera inévitablement notre chambre éventuellement. C’était épeurant de se lancer, mais il fallait agrandir la maison.  Au sous-sol, ma bibliothèque prend une pièce complète qui deviendra une chambre.  Un second enfant descendra ses pénates au sous-sol et permettra donc à la ronde des chambres d’avoir encore lieu au deuxième étage.

Nous avons réfléchi depuis plusieurs années à choisir entre un garage à deux étages et un agrandissement à notre maison existante.  Nous avons enfin pris la décision finale d’opter pour l’agrandissement.  Et en fait cela ne nous empêchera pas d’avoir un garage (à un étage) plus tard. Peser le pour et le contre n’est pas facile.  Et comme le dirait mon grand-père, choisir c’est renoncer.  Oui, une des deux options doit être laissée de côté.

Donc une pièce de 30′ X 20′ sera ajoutée derrière notre cuisine. Elle sera au sol sur dalle de béton, avec plafond cathédral.  Mais notre plaisir ici sera d’avoir des bibliothèques murales sur 16 pieds de haut avec petit balcon à mi-hauteur.  sur une vingtaine de pieds de long.  Ce sera aussi une pièce idéale pour recevoir les familles d’école maison pour mes activités d’anglais, de club nature et autres animations spontanées.  Et je pourrai enfin prévoir accueillir de petits groupes/classes/camps de jour/garderie à la découverte de la fermette, de la nature, de la littérature, etc.

Un autre point positif: cela désencombrera la maison, la salle à manger surtout, qui était plus une salle polyvalente qu’une salle à manger.  Nous pourrons enfin recevoir du monde sans trébucher dans les colis, les livres, les cubes à lait remplis de toutes sortes de matériel que je ramasse compulsivement.

Le projet devait se dérouler sur deux ans pour nous laisser le temps de faire les travaux nous-mêmes, mais finalement le budget est plus important que prévu et nous permettra de tout faire faire et les architecte et contracteur sont libres dès maintenant.  Je peux rêver commencer l’année scolaire prochaine dans ma nouvelle bibliothèque!

Merci ❤

 

École maison: nouvelle réalité partie 3

Pour bien s’amuser et découvrir, pour bien favoriser les apprentissages en famille, il y a une ressource nécessaire à une majorité de familles d’école maison: les LIVRES.  Et puisque les enfants sont disponibles, la bibliothèque municipale est un endroit très fréquenté par nos familles.  Il n’est pas rare de voir une famille dire que ses enfants remplissent les 5 cartes disponibles à pleine capacité (10-15 livres) toutes les semaines ou deux semaines.  Les bons lecteurs, voire les dévoreurs de livres, sont légion dans notre milieu d’éducation à domicile.

C’est pourquoi, à l’annonce de la fermeture des bibliothèques municipales pendant le confinement, de nombreux appels à l’aide ont fusé de toute part sur les réseaux sociaux d’école maison.  Bien sûr, les ventes en ligne, avec entre autres le superbe réseau de vente leslibraires.ca , ont augmenté.  Mais lorsqu’un seul salaire entre en temps normal, le budget peut être limité pour de telles dépenses.  Surtout à la vitesse à laquelle nos enfants digèrent même les plus volumineux des romans et les suites de 12 tomes.

Je fais du bénévolat à la bibliothèque du village depuis 20 ans environ, une soirée par deux semaines. Mes enfants me suivent depuis toujours.  Les clients ont vu défiler chaque poupon dans son banc-coquille, et chaque bambin devenir grand.  Aujourd’hui, ils ne viennent plus tous avec moi.  Leurs occupations se sont multipliés.  Mais lorsque le besoin de livres se fait sentir, on les voit se pointer le bout du nez et demander d’accompagner.  Lili, elle, ne manquerait une visite pour rien au monde.

À la maison, il y a des livres.  Partout.  Dans toutes les pièces de la maison. En grosse quantité.

Il y a une pièce de la maison réservée aux livres scolaires, car j’avais jadis un service prêt de livres scolaires par la poste, afin de permettre aux parents-éducateurs de feuilleter les cahiers avant d’acheter.  C’est devenu si populaire que j’ai dû fermer… oui, c’est contradictoire.  Je manquais de temps pour répondre à la demande, et mes délais étaient insatisfaisants. Je n’ai gardé ouvert que les volets consultation sur place sur rendez-vous et conférences. Mais là, je me suis dit, les parents-éducateurs auraient besoin de mon aide.  C’est ainsi que j’ai décidé de réouvrir la bibliothèque postale, mais pour des emprunts de livres de lecture.  Pour les enfants et pour les parents (livres sur l’éducation).

Je devais agir vite car le confinement ne durerait pas éternellement. Pour aider les parents, il fallait que les livres soient disponibles maintenant, pas dans trois mois.  J’ai donc décidé de partir un groupe Facebook relié à ma page de la Bibliothèque de l’école de rang.  Dans ce groupe, j’ai créé des albums thématiques et je les ai remplis de photos des couvertures des livres prêts à l’emprunt.  En quelques jours, plus de 3000 livres ont été répertoriés.  Je n’ai pas poussé l’audace à y mettre les livres des bibliothèques de chambre de mes enfants, je leur ai promis de préserver leurs collections.

Quelques boîtes sont parties dans les jours qui ont suivi.  Elles sont revenues et sont reparties, regarnies.  Les parents n’ont pas été nombreux à choisir de participer, mais je crois que les quelques familles qui empruntent y trouvent leur compte.  Les frais de transport sont minimes, puisque la bibliothèque étant à but non lucratif, Postes Canada offre des tarifs préférentiels.  Les abonnements ont permis l’achat de nouveaux livres (tout doit être réinvesti, à but non lucratif), dont mes enfants ont pu aussi profiter.

Avec la réouverture des bibliothèques qui tardait, j’ai dû rapidement allonger la période d’ouverture de mon service.  Aujourd’hui, je crois même que je garderai ouvert ce service pour un temps indéterminé à long terme.  Avec le lancement de notre projet d’agrandissement de la maison, avec mes projets de prêt postal de trousses d’animation à partir de la littérature jeunesse, garder ouverte la bibliothèque de l’école de rang est un bon départ.

N’hésitez pas à en profiter, malheureusement sur Facebook seulement pour le moment.  J’ai demandé si quelqu’un était disponible bénévolement pour mettre ça en site internet, mais non.  Je n’ai eu qu’une offre de soutien à ce que je monte moi-même mon site.  Mais je n’en ai pas le temps.  Contactez-moi si la fibre bénévole naît en vous et que vous avez des talents de monteur de site internet avec base de données, permettant l’emprunt et le retour des documents.

Bibliothèque de l’école de rang sur Facebook

Pour l’emprunt de documents, vous devez demander accès au groupe Facebook sur la page.  Il se trouve soit dans la colonne de gauche sur ordi ou soit en bulles grises sour le titre de la page sur téléphone (les exemples en photos sont sur mon compte, donc il est possible que pour vous, ce ne soit pas dans « …plus » mais directement dans « Groupe ».  Et préparez-vous à «scroller» de nombreuses couvertures de livres toutes plus tentantes les une que les autres.

 

Surveiller aussi les nouveautés ajoutées, et la venue de trousses d’animation éventuellement.  Vous pouvez remplir le sondage sur ces dites-trousses en attendant. cela m’aidera à en orienter la création.

Et si vous cherchez du soutien pour votre projet d’école maison, que ce soit en planification, en choix de documents, en protection de santé mentale de maman, en connaissance du programme du ministère ou en tout autre sujet relié, je suis disponible sur rendez-vous, par téléphone, Skype, Messenger, courriel, en personne (après les mesures de distanciation) ou même en conférences qui seront annoncées sur la page. Mon but est de nourrir votre projet.  Un simple don, un petit abonnement ou une cotisation raisonnable vous sera demandé selon la réponse donnée à vos besoins.

 

École maison: nouvelle réalité partie 2

Mon dernier article, École maison: nouvelle réalité partie 1, abordait le virement vers le numérique amené par le confinement.  Les enseignants ont dû faire classe en ligne, nous aussi, parents-éducateurs, avons dû nous adapter rapidement (je suis encore en apprentissage et en retard sur mon échéancier personnel).

Ce deuxième article montrera comment la vie en confinement est bien différente pour nous aussi qui sommes déjà à la maison en temps normal.  J’ai recréé, pour les besoins de cet article, notre calendrier du mois de novembre 2019. Je l’ai posé à côté de notre calendrier en confinement d’avril 2020.

Au premier coup d’oeil, on voit que l’un est bien moins garni que l’autre.  En y regardant de plus près, on voit aussi que l’un est bien moins varié que l’autre.  Mais décortiquons un peu plus  le détail de chacun…

pictogramme représentant une période d’école dans les cahiers, à la maison, sans ami.

 

Semaine 1er-2 novembre: Fête des morts en famille, Amis à coucher pour la fête de Lili

Semaine 3-9 novembre: Fête de famille pour l’anniversaire de Lili, univers social et science avec une copine, bénévolat à la bibliothèque du village, présentation orale d’un travail d’équipe au local de Varennes, cours privés de maths sec4 en petit groupe à la biblio municipale, club de littérature et philosophie pour ados, rencontre atelier du jeudi groupe de soutien, anglais en groupe privé, formation pour moi à l’université

Semaine 10-16 novembre: Activité de groupe au local de Varennes,  cours privés de maths sec4 en petit groupe à la biblio municipale, spectacle pour Lucie-Maud avec son cours de cégep, changement de pneus sur les deux autos, marche dans un parc nature en groupe

Semaine 17-23 novembre: bénévolat à la bibliothèque du village, activité de discussion d’éthique en groupe au local de Varennes, activité d’écriture en groupe au local de Varennes, cours privés de maths sec4 en petit groupe à la biblio municipale, univers social et science avec une copine, concert JMC à la salle de spectacle de Montréal/club de cinéma pour ados, rencontre atelier du jeudi groupe de soutien, club nature en groupe privé, formation pour moi à l’université

Semaine du 24-30 novembre: visite au musée Pointe-à-Callière, activité sur un auteur avec groupe de soutien, cours privés de maths sec4 en petit groupe à la biblio municipale, univers social et science avec une copine, club de lecture par groupe d’âge à la bibliothèque municipale, présentation de la pièce de théâtre de Lucie-Maud  dans le cadre de son cours au cégep, anglais en groupe privé

Faisons l’exercices avec le mois de confinement…

pictogramme représentant une période d’école dans les cahiers, à la maison, sans ami.

 

pictogramme représentant un congé férié ou pédagogique (lorsque papa est en vacances entre autres)

 

Semaine 1er-4 avril: —-

Semaine 5-11 avril: repas cabane à sucre entre nous à la maison, cours privés de maths sec4 en petit groupe par Zoom

Semaine 12-18 avril: course aux cocos de Pâques à la maison, cours privés de maths sec4 en petit groupe par Zoom

Semaine 19-25 avril: cours privés de maths sec4 en petit groupe par Zoom

Semaine 26-30 avril: cours privés de maths sec4 en petit groupe par Zoom, rencontre virtuelle anglais groupe privé

 

La richesse de l’école à la maison est la diversité des sources d’apprentissages et des contacts humains vécus. Le confinement a bouleversé notre offre d’activités et a empêché nos enfants aussi de voir leurs amis.  Bien sûr, ils étaient tous un peu plus habitués que la moyenne d’être ensemble à la maison. Mais il est quand même rare d’y être tous en même temps et de façon prolongée. Six enfants (de 20 à 2 ans) et 2 adultes, ça finit par se piler sur les pieds.

Papa en télétravail sur la table de cuisine demande aussi qu’on reste plus calme et qu’on respecte le semi-silence même si nos travaux scolaires sont terminés et qu’on a une période de pause.  Pour le plaisir de l’avoir avec nous, on fait bien attention, mais lorsqu’un meeting téléphonique en anglais se pointe, jouer dehors devient une nécessité pour les enfants.

Même moi, j’ai dû me passer de mes formations à l’université.  Mon temps de ressourcement, juste pour moi, juste pour mon enrichissement personnel, tout ça a été effacé, remboursé.

Plusieurs familles ont eu à vivre une perte d’emploi pendant ce confinement.  Quand cet emploi est le seul revenu de la maisonnée, comme souvent en école maison, cela devient critique.  Le stress empêche les apprentissages de se faire, d’être retenus, ou d’être préparés.  Ces familles touchées ont pu demander un arrêt du suivi du ministère sur la progression de leurs enfants en école maison pour cette année. Nous, nous avons été les chanceux pour qui le salaire ne fut presque pas touché, le travail a continué au même rythme, et l’essence est devenue une dépense fantôme dans notre budget.  Une chance, car les économies sont inexistantes pour pouvoir offrir le bagage souhaité aux enfants.

Donc, il est essentiel de comprendre que les mots école maison ne représentent pas un enfant qui va à l’école et qui là doit rester à la maison pour faire ses apprentissages.  L’école maison, ou plus adéquatement les apprentissages en famille, représente un mode de vie à part entière, composé de multiples roues dentées qui sont chacune une occasion d’apprendre et qui tournent ensemble s’entraînant une l’autre vers la construction d’une personne avec une expérience de vie unique.

Est-ce mieux, pire que l’école? Je ne sais pas. Mais le confinement a mis du sable dans cet engrenage et a empêché que la machine roule.  La pandémie est mondiale, nous sommes tous touchés.

 

École maison: nouvelle réalité, partie 1

Nouvelle réalité parce que nous sommes en train de développer de belles choses, tannées de regarder nos 4 murs toute la journée.  Cette réalité de confinement n’est pas l’école à la maison telle qu’on la vit depuis plus de 18 ans. Et je vais vous exposer plusieurs facettes de cette réalité transformée dans les prochaines publications.

Les activités de groupe de soutien se déroulent parfois dans un local, parfois dans la maison de l’une ou de l’autre de nous, mamans.  Cela demande, dans un premier cas, une gestion d’inscriptions complexe et, dans un deuxième cas, un espace suffisant pas trop encombré.

En confinement, la vie se déroule à la maison, sans ces contacts si riches au groupe de soutien, aux amis, aux mamans solidaires et toujours de bon conseil.  Les réseaux sociaux sont aidants pour nous, mais nos enfants tournent un peu en rond sans vie de groupe, malgré leurs nombreux projets en cours.

Contrairement à la croyance populaire, lorsque l’on choisit les apprentissages en famille, on s’ouvre au monde extérieur au lieu de s’enfermer dans un carcan déjà tout dessiné. Ce monde s’est rapetissé brusquement, un matin de la mi-mars. Certaines familles étaient déjà bien décidées, dès les premiers jours, à faire le virage en ligne.  D’autres, comme moi, étaient plutôt figées dans le déni, incapables de s’adapter à ce monde virtuel en train de pousser en accéléré.

Mais, un jour, il faut en revenir, et prendre le virage nous aussi. Comme l’avenir de la prochaine année est incertain, je suis frileuse à l’idée de recommencer les activités de groupe sans limite. Je préfère m’organiser pour le pire scénario qui prévoit que septembre verra le retour d’une courbe ascendante et des mesures de distanciation plus serrées. Je préfère m’organiser pour offrir des activités en ligne bien réfléchies et adaptées à cette réalité, que de foncer et de devoir adapter l’inadaptable encore une autre fois.

J’ai donc mis sur pied un groupe d’histoire/géo pour ma fille qui entre en 1re secondaire et ses amis proches qui font le même saut qu’elle en septembre. Ils travailleront chacun à la maison pour un chapitre, puis auront une rencontre de mini-groupe virtuelle, semi-virtuelle ou en personne selon les circonstances. Cette rencontre permettra les discussions, échanges, activités et réactions sur le chapitre vu individuellement. Nous travaillerons avec les fascicules d’Histoire à la carte et de Géo à la carte des édtions CEC. Ma fille était bien contente de cette planification et sautait de joie à chaque ami ajouté à ce mini-groupe.

Une autre formidable maman du groupe de soutien a, pour sa part, mis sur pied un groupe en ligne d’Histoire du monde pour le primaire basée sur le curriculum Story of the World (sans aborder le côté religieux).  J’y ai inscrit mon garcon de 6 ans.  Nous avons eu deux rencontres virtuelles jusqu’à présent, et fiston a adoré.

La première portait sur comment sait-on tout ça en Histoire… L’archéologie, la découverte d’artéfacts, les hypothèses… La lecture du chapitre du livre se fait en groupe.  Se faire raconter une histoire en «read-aloud» est un bonheur.  Ensuite des questions/discussions se font autour de la lecture. Enfin, une petite activité en lien avec la lecture est faite ensemble.  Puis pendant la semaine qui suit, chaque famille est libre d’explorer le thème du chapitre librement. On peut aussi partager nos ressources sur un groupe Facebook privé dédié à notre gang.

Voici quelques petits partages possibles sur le chapitre 0:

La semaine suivante, nous avons vu la première partie du chapitre 1 sur les peuples nomades.  La lecture nous a permis de découvrir leur mode de vie, leur alimentation, l’habillement et le partage des tâches au sein du groupe.  L’activité était une visite guidée de la grotte de Lascaux et l’exécution de peintures pariétales.  C’était une activité toute indiquée pour mon fils qui adore dessiner.  J’ai dû m’absenter pour la fin de la rencontre virtuelle, il a été accompagné par sa grande soeur pour le reste de l’activité. Lorsque je suis revenue, une superbe visite guidée de la grotte des Temps Anciens m’attendait. Il a réalisé les dessins et organisé toute la grotte dans sa chambre.  Si vous mettez de côté le trois-secondes sur notre lit parental en désordre, cette visite est incroyable! Pendant l’écoute de la discussion en ligne, il m’a aussi expliqué clairement pourquoi ils vivaient une vie de nomades, avec des mots nettement au-dessus de 6 ans.  Les apprentissages menés par le plaisir s’inscrivent efficacement dans la mémoire.

D’autres superbes initiatives de cette forme sont nées, comme des conférences en ligne, ma bibliothèque postale, des activités prévues en personne remaniées pour être présentées en ligne… je suis fière de faire partie d’une belle gang qui réussit à se revirer de bord pour exploiter la situation de façon positive.  Si les enseignants ont aussi toute mon admiration en ces temps stressants et incertains, si leur adaptabilité, leur résilience et leur amour des enfants m’impressionnent, je suis tout aussi admirative des initiatives des parents d’école maison et de l’esprit de solidarité qui enveloppe nos combats quotidiens.

Un premier volet de la réalité de la vraie école à la maison.

Élève d’un jour

Mon fils a été à l’école aujourd’hui. Il a été élève pour une journée. Il est revenu avec les yeux brillants, la bouche qui souriait toute seule. Oui vous avez bien lu! Il est revenu de l’ÉCOLE, où il a passé TOUTE une journée et il en était TRÈS heureux.

Mon mari a parlé à l’enseignant qui l’a accueilli. Il a dit de notre fils: Garçon allumé, curieux, qui semble tellement à l’aise, qui est allé vers les autres naturellement comme s’il avait toujours fait partie de la classe.  Enchanté d’avoir fait sa connaissance et souhaite le revoir dans sa classe bientôt.

Mon fils n’avait jamais mis les pieds dans une école avant. Il a 15 ½ ans et a toujours fait l’école à la maison. Il est tombé d’dans quand il est né, comme qui dirait. Mon fils est Tourette, TDAH, Opposant, HPI et Limite TSA (en réévaluation pour enlever le Limite).

Grâce à l’école maison, il a pu développer ses passions, les pousser loin pour en faire une mini-entreprise, pour y travailler souvent et longtemps. Il a pu découvrir que ses rêves d’enfants de vouloir être architecte ne collaient pas à sa personnalité. Trop longues études, trop intellectuelles; lui, il aime taponner. Il aime avoir des résultats ici et maintenant (TDAH).

Il s’est inscrit à la journée d’accueil Élève d’un jour au programme de technique d’usinage, diplôme d’études professionnelles. ll a été accepté sans jamais avoir été inscrit dans une commission scolaire, sans pouvoir montrer de bulletin antérieur, de preuves quelconques.

Et il a adoré et laissé excellente impression.

Ne doutez plus. Chaque histoire s’écrit une journée à la fois. On se lance, on bifurque, on explore, on finit vraiment par y arriver. En école maison, on est une équipe, et chaque membre en tire un gros bénéfice.  En tout cas, ce soir, il n’y a pas que mon garçon qui a les yeux brillants et le sourire béat. La mère aussi.

Septembre prochain, je perdrai un joueur dans mon équipe, mais ce sera pour le voir évoluer dans un monde qui le passionne et dans lequel il sera vraiment bien. Élève d’un jour a été concluant.

Pour un simple téléphone

Lorsque j’ai choisi l’école à la maison, j’ai soufflé un bon coup. J’allais enfin pouvoir prendre la vie plus doucement. La vivre à un rythme plus humain.

Presque 20 ans plus tard, qu’en est-il vraiment?

Je cours autant sinon plus qu’une mère de famille qui travaille en envoyant ses enfants à l’école.

Que s’est-il passé entre les deux?

Ma vie est devenue comme ma tête: en constante ébullition.

Parce que ce n’est pas vrai que les gens doués (à haut potentiel, ou autre appellation zèbre) réussissent toujours tout facilement. Ce n’est pas facile dans ma tête à moi.

Il y a 20 ans, je fonctionnais sans agenda. Ma tête pouvait tout retenir: tous les rendez-vous, toutes les activités, toutes les choses à acheter. Aujourd’hui, même avec un agenda bien tenu, j’en perds des bouts.

Ma maison est devenue aussi encombrée que ma tête, ma vie est devenue aussi entrechoquée que ma mémoire, et je ne vois pas le jour où cela s’arrêtera.

J’ai souvent demandé à mon mari d’arrêter de toujours penser à la retraite et de vivre le moment présent. Eh bien, il m’arrive parfois de penser à un temps plus lointain aussi. C’est rare, je réussis encore à respecter mon désir de vivre aujourd’hui, mais songer à des temps plus calmes m’attire de plus en plus.

Se reconnecter à l’essentiel, ce serait quoi pour vous? selon vous?

Mon corps vieillit et voudrait un ralentissement du rythme, mais ma tête a toujours autant d’énergie à inventer, créer, monter, bâtir.  Comment fait-on quand le corps ne suit plus la tête?  Est-ce cela devenir vieux? Est-ce que je deviens vieille avant le temps?

Hier, mon téléphone cellulaire m’a lâchée. Lâchement, comme ça, il a décidé de mourir. En urgence, j’ai dû me procurer un nouveau téléphone, car c’est notre contact principal avec l’extérieur (la ligne dure de la maison n’étant que pour les urgences). Donc ce matin j’étais au magasin pour récupérer l’appareil discuté dimanche en fin d’après-midi avec le service de fidélité de mon fournisseur de services. Arrivée à la maison, j’ai dû reprogrammer tout évidemment. Eh bien juste cette démarche de base a complètement chamboulé ma journée. Ce soir, je suis épuisée, épuisée de devoir m’adapter rapidement à un nouvel appareil pour continuer à fonctionner à un rythme fou, sans jamais reconsidérer cette vitesse.

On fait comment pour épurer quand tout est essentiel? quand on veut donner à la petite le même bagage riche que l’on a offert aux plus vieux? quand ce qu’on fait nous fait du bien tout en nous épuisant?

Le sommeil, est-il essentiel???

«J’ai hâte à demain»

C’est ce que ma fille m’a dit ce matin en parlant de notre première journée d’école mardi.  «J’ai hâte de me remettre dans mes cahiers et de recommencer à apprendre des choses.» Ha! Étrange comment on pense que l’on peut juste apprendre à l’école. Même après toute sa vie en école maison, 10 ans entiers à apprendre, oui dans les livres et cahiers, mais tellement ailleurs aussi, elle croit qu’elle va recommencer à apprendre demain en sortant ses nouveaux cahiers.

Lorsque la fin de l’été arrive, les enfants tournent plus en rond durant la journée. ils ont fait le tour des idées. Ils n’ont pas de difficulté à jouer librement, ils ont beaucoup d’imagination, mais un peu de routine fait du bien.

Demain, donc, Mathis, Lili et Elliot s’assoiront aux côtés de Yann pour mettre le nez dans leurs cahiers 2019-2020… Après avoir reconduit Lucie au cégep, bien sûr.

Une petite semaine tranquille pour commencer. À la maison, pour bien installer les habitudes de travail.

Je recommence à travailler mercredi, les activités en duo ou de groupe reprennent la semaine prochaine. Une rentrée progressive n’est pas pour me déplaire.

Objectifs juin 2020:

  • inscrire Mathis au DEP en technique d’usinage
  • inscrire Yann au DEP en cuisine
  • Tourner la page sur le primaire de Lili
  • Écouter Elliot lire fluidement
  • Survivre à l’envahisseur Jessie

Et vous savez quoi? Je crois que c’est possible de les atteindre!

Une dernière année…

Eh bien oui, ce sera une dernière année d’école maison pour mes garçons. Les deux visent un DEP l’an prochain (l’un en cuisine, l’autre en technique d’usinage) et travailleront cette année à aller chercher les cours nécessaires pour entrer dans ces programmes.

C’est donc une dernière année à avoir tout mon petit et grand monde à la maison.

L’an prochain, la plus vieille aura terminé son cégep, les gars entreront à l’école professionnelle, la suivante entamera son secondaire à la maison, l’avant-dernier terminera son premier cycle et la petite crevette sera déjà une préscolaire.

Une dernière année, donc, de brouhaha quotidien dans la maison: la routine, les sorties, les programmes d’étude, tout sera chambardé.

Comment on aborde une dernière année? Comment me préparer à n’avoir que 3 enfants en école maison?

L’année que l’on vient de terminer était déjà différente avec la plus vieille au cégep, le 2e en partie à l’école aux adultes.  Mais je réussissais tout de même à avoir mon monde autour de moi la plupart du temps.  Cette année-ci sera encore un pas de plus vers cette transition. Tellement d’énergie à réfléchir à des solutions pour arriver à nos fins. Mais, vous savez quoi?  on arrive toujours par trouver une solution, a twist of fate, diraient les chinois, et l’avenir se dessine, différemment de ce que l’on prévoyait, mais toujours de façon intrigante et somme toute satisfaisante pour notre famille.

Cette année, la préparation a diminué pour mes propres enfants, mais a augmenté pour les activités extérieures. Je suis donc complètement submergée comme d’habitude Hahaha!

La rentrée au cégep s’est faite aujourd’hui. Ma Lucie y retourne avec enthousiasme. Elle aura cinéma et théâtre cette session-ci, de quoi la rendre très heureuse. Elle fera son anglais à distance (ben oui retour à la maison !) car comme c’est un petit cégep, les choix de cours sont limités dans les horaires.

Yann continuera à faire beaucoup d’heures au travail et suivra son cours de français sec 5 aux adultes les vendredis matins comme son sec 4 réussi l’an dernier. Ses maths lui donnent du fil à retordre, il avance moins vite que prévu. C’est pourquoi il a décidé de faire plus d’heures au travail et d’avancer les maths un peu plus lentement. Il s’est trouvé un emploi en avril comme plongeur dans un casse-croûte indépendant local. Il est rapidement devenu cuisinier.  Comme il souhaite étudier en cuisine, cet emploi lui sert d’apprentissage en même temps. Lorsqu’il aura ses maths de sec 4 en poche il pourra aller faire son cours. Ce qui sera probablement plus en janvier 2021 qu’en septembre 2020.  Il a eu un moment de découragement, un peu de sentiment d’incapacité parce qu’il voudrait tellement que ça roule mieux dans sa tête. Mais avec l’argent qui rentre, ça met un baume. Il fera son chemin, il est un bon travaillant, il est sympathique et honnête. C’est vraiment beau de le voir entrer dans la vie adulte, bien que parfois ça fait mal au coeur de le voir tellement trimer dur.

Mathis poursuit son idée de faire son DEP en technique d’usinage. Il attaquera donc ses maths-français de sec4 cette année.  Pour ses maths, j’ai demandé à un ami de lui faire du tutorat toute l’année et il pourra passer son examen à un centre privé en juin 2020. J’aimerais lui trouver des coéquipiers de travail, pour baisser ma facture de tutorat que je ne pourrais couvrir seule et pour qu’il ait des jeunes avec lui dans l’aventure. En français, je compte l’inscrire à la commission scolaire Beauce-Etchemin en janvier pour finir sa 4e secondaire en juin. Le tout se fait de la maison, y compris les examens finaux. Il passera son examen d’anglais au début de l’été aux adultes. Cet examen unique lui donnera ses unités de tout son secondaire s’il est réussi. Il sera donc bien prêt en août prochain pour son cours de machiniste.

Lili aborde sa dernière année du primaire, déjà. Elle réussit toujours aussi bien et facilement, garde son année d’avance sur son âge sans difficulté. Mais pour moi cela la fait vieillir un peu plus vite. Elle a beaucoup changé dernièrement, autant physiquement que mentalement. Son corps et sa maturité suivent vraiment son avance intellectuelle. Mais nous avons un caractère bouillonnant de plus dans la maison, pas toujours facile.

Elliot, première année. Je n’ai rien planifié pour lui encore. Il sera de nouveau le laissé pour compte, soupir. Il faut que je m’oblige à prendre du temps pour lui. À Noël, il faudrait que la lecture soit acquise. Cet apprentissage coule moins avec lui qu’avec Lili. Sans comparer, je trouve ça triste car il voudrait vraiment manger les livres. Il le fait déjà par les images mais est tellement plus heureux lorsqu’il entend l’histoire des images.  Elliot est un rêveur, un créatif. Il a toujours une tonne de choses à raconter, en de très énormément nombreux détails. J’ai hâte de le voir s’épanouir.  Il a toujours une avance incroyable en dessin. un seul dessin raconte souvent tout un roman d’aventure… que l’on doit écouter jusqu’à la fin.

Et Jessie, que je tire tellement trop fort vers l’autonomie. Elle lutte constamment pour conserver ses privilèges de bébé: boire, boire et boire toujours, nuit et jour, jour et nuit.  Je voudrais parfois m’arrêter de tout le reste juste pour la savourer pleinement, profiter de son petit être jusqu’à plus soif. Mais la routine de la vie nous rattrape, je soupire, et je continue à avancer et à tirer vers le haut. J’espère qu’elle ne m’en voudra pas.

Une dernière année… avant le grand chambardement!