La santé mentale à l’emploi

Les employés suivent des formations pour être capables d’effectuer leur travail. Mais parfois ce sont les patrons qui devraient suivre des formations pour devenir de meilleurs patrons (et de meilleures personnes tout court).

Commencer à travailler avec un trouble anxieux généralisé n’est pas facile. Le stress bloque les canaux d’apprentissage chez la personne anxieuse. L’employé écoute attentivement et comprend, mais les informations ne s’enregistrent pas, elles s’enregistrent mal ou encore elles sont difficiles à aller re-chercher. L’employé veut bien faire, bien paraître, ce qui fait augmenter le stress, et un cercle vicieux s’amorce où l’employé en trouble anxieux sort toujours perdant. Pourtant c’est une personne compétente, souvent performante, mais cela ne transparaît pas à ce moment-ci.

L’employée précise qu’elle a besoin de plus de temps qu’une autre pour enregistrer les informations. l’employeur soupire. L’employée prend des notes pour reviser les apprentissages lorsque le stress sera absent, par exemple à la maison, l’employeur lui dit d’arrêter, que ce n’est pas nécessaire. L’employée décide de venir au travail à ses frais pour observer plus longuement les routines et les transactions, l’employeur soupire et baisse les yeux, découragé. (mais ne refuse pas, au moins)

Vous comprendrez que cette attitude de l’employeur n’est pas pour aider la personne anxieuse à gérer son stress. Pourtant une fois les nouveaux apprentissages maîtrisés, cette employée sera la plus dévouée qu’il aura côtoyée. Elle a de la magie à revendre et fera fructifier son entreprise d’amusement d’enfants. De plus elle est polie, souriante et respectueuse. Mais l’apprentissage de la caisse sera plus long…

L’école à la maison permet aux enfants de s’épanouir dans toute leur unicité. Ils peuvent se développer à leur plein potentiel, et apprendre à vivre avec leurs options ajoutées (tel un trouble anxieux généralisé). Leur rythme d’apprentissage est respecté, plus rapide certaines fois, plus lent en d’autres temps. Mais le milieu de travail est impitoyable. Il faut désormais « fitter » dans le moule. C’est dommage car les employeurs peuvent perdre de formidables employés. À quand un monde plus ouvert aux troubles mentaux?

Pour ma part, j’ai fait un pep talk ce matin. «Tu sais, ma fille, tu n’es pas QUE ça un trouble anxieux. Oui il fait partie de toi et tu dois apprendre à vivre avec, mais tu es bien plus que ça! Tu as de fantastiques forces et de superbes qualités qui te seront très utiles dans cet emploi. Laisse-toi la chance de passer le cap du stress de la nouveauté et tu vas leur en montrer à ces gens un peu bornés.» «Et continue à utiliser tes stratégies de compensation, ce sera un patron de plus qui sera initié à côtoyer des gens uniques et créatifs.»

4 réflexions sur “La santé mentale à l’emploi

  1. J’ai — comme tout le monde! — mes propres problèmes de santé mentale à gérer… mais ils ne m’ont pas affectée en milieu de travail (n’empêche que le travail autonome est pour moi, de mille façons, sans regard derrière — c’est bon être adulte, par bouts, quand on se connaît et qu’on sait ce dont on a besoin!) et pourtant? Les premiers jours, les apprentissages? C’est stressant, anxiogène, migraineux, tout le kit. Oh que oui!

    Bravo à ta fille qui ose malgré tout, et qui enseigne – malgré elle! – de bien bonnes choses à son employeur. Bravo de foncer, bravo de persévérer! Des options ajoutées (beau terme!), on en a tous (qu’on en soit conscients ou pas!). Apprenons-le et apprenons à accepter celles des autres!

    (Je pense que les choses vont en s’améliorant. Y a 20 ans, avoir deux « fonctions », comme « artiste de x » et secrétaire/xyz, mettons, ça générait beaucoup d’incompréhension, comme si on devait être X OU Y. Maintenant je vois beaucoup plus de « ah oui ok, traductrice, relectrice, photographe, blogueuse, ben oui, ça a ben de l’allure! » (oui moi, ahem…) On va y arriver…)

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