Précipitation

Tout est derrière maintenant: les craintes, l’inconnu, les risques.

Notre crevette a déjà 6 jours.

Mercredi le 6 septembre, je commençais déjà à voir mes lectures de glycémie se dérégler. Samedi le 9, nous avons fait une petite visite à l’hôpital pour qu’ils constatent la situation et pensent à un plan de match. Ils n’ont pas pris la situation vraiment au sérieux, mais m’ont demandé de revenir le lundi.

Lundi le 11 septembre, visite à l’hôpital. Monitoring du bébé qui va toujours très bien. Constat que les doses d’insuline nécessaires ont diminué de plus de la moitié. Il est temps d’agir. Je rentre à l’hôpital le soir-même pour une piqure de stimulant pour les poumons de crevette, la césarienne est devancée d’une semaine. Le lendemain, deuxième dose de stimulant. La césarienne est fixée à mercredi matin tôt. Deux jours à l’hôpital sans bébé, c’est long…..

Mercredi, première sur la table d’opération. 8h25: ce qui sera finalement mon plus petit bébé fait son entrée dans le monde. Tout se passe tellement bien que petite crevette vient se coller peau à peau avec moi le temps de finir l’intervention chirurgicale. Elle peut même se permettre de boire en salle de réveil. Elle prend le sein facilement, goulument.

Les infirmières sont fermes cette fois-ci, je suis découragée de devoir garder la sonde urinaire et le soluté pour la nuit. Mais je me lève en soirée et marche un peu. Je suis vraiment heureuse de constater que je me remets aussi facilement pour elle que pour les autres.

Jeudi matin, le médecin m’annonce une super nouvelle: je pourrai sortir vendredi matin, je ne resterai pas là toute la fin de semaine. Je suis soulagée. En après-midi, la pédiatre passe voir crevette et elle va si bien qu’elle lui donne son congé. Il n’en faut pas plus pour demander à mon médecin si moi aussi je peux devancer mon départ. Eh bien jeudi en fin d’après-midi, 32 heures après sa venue au monde, elle fait sa sortie dans le vrai monde, nous quittons pour la maison, nous allons faire une surprise aux enfants qui ne nous attendent pas avant le lendemain. Moi je suis vraiment la plus heureuse de toutes, les contraintes de la vie à l’hôpital me sont difficilement endurables. Retrouver ma liberté, reprendre mon contrôle, quel bonheur!

Dimanche, nous sommes allés chez mes parents, rendre visite à mon papa, sorti lui aussi de l’hôpital cette semaine. Nous en avons profité pour fêter Elliot et Yann qui partageront désormais leur mois de fête avec leur petite soeur. Cette sortie fut un peu fatigante mais bien nécessaire et appréciée. J’avais hâte de voir mes parents et de leur présenter leur nouvelle petite fille, leur 10e petit-enfant.

La vie reprend enfin son cours. Plus de rendez-vous à répétition. On se lève le matin avec comme seul bonheur faire notre petit train de vie avec une nouvelle membre à bord. Hier, une première marche sur le rang au pas de tortue. Aujourd’hui, une première couche de peinture aux murs de la chambre d’Elliot. Eh oui, ces travaux ont pris du retard à cause de la précipitation des événements.

Pendant que j’écris ces lignes, elle est couchée à mes côtés, elle gigote activement. Alors qu’il me semble parfois ressentir encore un coup de pied dans mon ventre, alors que je prends tranquillement conscience que cette grossesse est bel et bien terminée, je savoure la lumière dans ses yeux, son attention à tout ce qui l’entoure, son tonus incroyable. Elle a choisi de s’accrocher, c’est une battante!

 

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