Mise à jour

Je suis absente ou peu présente.

Je le réalise, mais je n’arrive pas à faire plus. On dirait que le temps n’existe plus. Je crois que les 2-3 heures que j’avais entre 22h et 1h du matin étaient l’équivalent de journées entières de temps pour moi, pour moi seule, à planifier, fouiller, jaser, me faire des idées…

Là, dodo avant 22h30 tous les soirs. Alors je cours pour les enfants puis je me couche.

On dirait que je ne surpasserai jamais la zone de fatigue pendant la grossesse.

Bébé va bien, je sais que c’est le principal. C’est maman qui ne va pas. On dirait que tout est difficile cette fois-ci.

Je peux témoigner de façon éloquente sur le pourquoi on doit faire des enfants dans la vingtaine, début trentaine. À 44 ans, le corps passe d’autres genres de messages. Il est évidemment possible d’être plus en forme que moi. Mais le corps est tout de même passé à un autre stade de la vie.

Le diabète a commencé avant même que je sache que j’étais enceinte. Alors depuis le début de la grossesse que je me prive de manger. Après avoir perdu plusieurs livres, je viens de revenir à mon poids d’avant grossesse. Et je suis déjà à mi-parcours. J’ai décidé de manger à ma faim et d’utiliser l’insuline de façon plus abondante. J’en peux plus d’avoir le ventre qui crie. Mais la gestion de cette condition est exigeante.

Par mon poids de départ, malheureusement trop important, et puisque je n’ai pas pris en charge de maigrir avant de tomber enceinte comme mes autres grossesses (celle-ci étant une pure surprise), je vis des déceptions à répétition pour les échographies. On ne voit pas bien le bébé, on n’a pas encore pu voir son sexe, on n’a pas de bonne photo… on n’entend même pas le coeur au doppler. je dois à chaque rendez-vous de suivi passer une échographie rapide pour vérifier l’état du coeur. J’ai su que c’était aussi en bonne partie parce que le placenta est placé devant et donc qu’il empêche le doppler ou l’échographie de faire leur travail. C’est aussi pour ça que je perçois moins les mouvements. Je les sens de l’intérieur mais vraiment très peu de l’extérieur. C’est plus inquiétant et surtout triste parce que papa ne peut pas les sentir du tout.

Les enfants réagissent plus que je ne l’aurais pensé. Eux aussi étaient passés à autre chose. Là on dirait que les plus jeunes régressent et deviennent de gros bébés et que les plus vieux trouvent que les plus jeunes tapent plus sur leurs nerfs et que merde une autre «p’tite vermine» s’en vient… (excusez le langage adolescent).  Je dirais que seule Lili s’en tire avec de la hâte de voir ce petit bébé.

Mon mari doit ajouter au travail, qui déjà lui demandait du temps et du stress supplémentaires, des rendez-vous récurrents chez les médecins et radiologues. Seule bonne nouvelle au portrait, il aura 6 mois de congé à l’automne. sauf que cela demande beaucoup d’adaptation à ses patrons. Ce n’était plus au programme de son cheminement de carrière que de prendre ce long congé. Il ne s’en passerait pas pour autant. Et nous non plus à la maison.

Beaucoup de planification d’avenir. Une prise de conscience de l’âge que j’aurai lorsque ce dernier finira son secondaire à la maison (si cela reste son cheminement personnel). Je vois des bébés naissants à la télévision ou autour de moi et je me mets à pleurer. Je n’arrive pas à croire que c’est si petit un nouveau bébé. Comme si moi j’allais accoucher d’un bébé de 3 ans, déjà grand. C’est impossible d’être si petit. Je ne devrais pas avoir de nouveau un si petit bébé entre les mains.

Enceinte, je fais des rêves terribles. Ça vous est déjà arrivé? Des cauchemars indescriptibles tellement ils sont horrifiants. Cette fois-ci c’est pire. De plus je pleure pour tout et pour rien. Je n’ai jamais été sensible à ce point. Je vois un bébé, je pleure, j’apprends une mauvaise nouvelle, je braille ma vie. Oui je sais, les hormones, mais là je suis rendue à mi-parcours cela devrait s’être calmé. Tout est amplifié.

Selon les médecins en clinique de grossesse à risque, je ne dépasserai pas la date d’accouchement que j’ai eue pour Elliot. J’aurai une césarienne avant 37 semaines et 5 jours. Mon objectif est donc un 37 semaines bien fait pour qu’il soit à terme. Le reste, je l’endure et promis je ne chiale plus que c’est difficile… Jusqu’à la prochaine difficulté 😉