C’est ce que mes enfants ont décrété: nous sommes une famille de superhéros, capables de s’adapter à toutes situations même celles dignes de nos pires cauchemars.
Notre camion, que nous avions tout de même entretenu de façon importante (lire coûteuse) avant de partir, nous a lâché, probablement à cause des conditions extêmes rencontrées: 2 jours de 7-8 heures de route à fond de train et 3 jours de trafic intense de 2 heures à 31 degrés Celsius. Les hoses de transmission, qui avaient été vérifiées juste avant le départ et qui étaient dans un état stable bien qu’usé, ont commencé à fuir de façon notable.
J’ai dû faire trois garages, dont le dernier un concessionnaire Sprinter-Mercedes (lire très très coûteux), pour parvenir à obtenir une prise en charge adéquate. Ils ont commencé les réparations le jeudi à l’heure du dîner. Nous devions quitter le vendredi matin pour un autre hôtel. Le vendredi, ils se sont rendu compte qu’une des hoses était tellement rouillée qu’elle était soudée par la rouille au radiateur. il fallait donc remplacer le radiateur au complet, car il était impossible de changer la hose. Il n’était pas en stock. Nous avons annulé la réservation de l’autre hôtel et sommes restés sur place une nuit de plus. Ils ont envoyé un courseur en chercher un, ce n’était pas le bon modèle. Ils ont renvoyé le courseur chercher la bonne pièce, nous étions alors vendredi vers l’heure du souper. Nous quittions pour Toronto samedi matin.
Pendant tout ce temps, le service très très couteux nous a quand même fourni gracieusement un véhicule de remplacement: une mini-fourgonnette Mercedes Metris. (Je ne connaissais pas ce modèle, et j’étais très stressée de la série d’événements, j’entendais une «Mattress van» au lieu de «Metris van». J’essayais de faire du sens de cette voiture, mais un camion de matelas était pour moi un non-sens. Riez, riez, le stress dans le tapis, la tête ne va pas bien). Nous avons ainsi pu aller chercher mon mari à la visite de l’usine qui fermait la formation et visiter le musée des sciences et de l’industrie.

Samedi matin, nous paquetons tous les bagages, nous nous rendons au garage pour récupérer le camion qui devait être disponible «mid-morning». Arrivés sur place, après une attente de 30 minutes, trois personnes me disent chacune leur tour que la situation est étrange (odd), mais sans plus. Finalement, une explication: le courseur n’était pas rejoignable depuis le vendredi soir, ils ne savaient pas où il était, ni donc le nouveau radiateur. Le technicien était en «overtime» depuis 8 heures samedi matin, mais aucune trace du radiateur. Il fallait quitter l’hôtel pour midi.
Je demande une prolongation du «check-out» jusqu’à 2h00 pm, un téléphone m’indique qu’ils ont enfin retrouvé le-dit radiateur et qu’en un peu moins de deux heures, il sera posé. Nous pourrons partir pour Toronto en milieu d’après-midi, mais avec 8h30 de route (sans arrêt, ce qui est impossible bien sûr) nous y arriverons en toute fin de soirée. Nous récupérons enfin le camion, nous payons la facture un tantinet moins chère, mais tout de même exorbitante, et nous transférons les bagages dans notre Scoubidoo, les enfants crient de joie de récupérer notre tacot rouillé, et nous quittons pour Toronto.
À l’aller, nous sommes passés aux douanes de Détroit par le «Ambassador bridge», nous sommes revenus au Canada par le «Tunnel to Canada». Nous sommes rentrés au pays facilement et sans perte alimentaire cette fois-ci. Nous sommes arrivés à l’hôtel de Toronto vers 2hoo du matin.
Dimanche au lever (très tard), la température est à la pluie et à l’orage. Nous irons au zoo demain lundi. Une petite partie de quilles, des achats pour les repas (la chambre d’hôtel est avec cuisinette) et pour l’après-midi cinéma (la chambre a une télé et un lecteur DVD), la journée s’écoule tranquillement.
Une dette étouffante et un niveau de stress insupportable plus tard, nous ressentons un vague manque quant à cette visite de Chicago. Nous n’avons pu profiter du dernier billet de notre «City-Pass» pour le Art Institute of Chicago, ni n’avons pu faire les boutiques pour finaliser nos achats de souvenirs. Mais nous sommes enfin au pays, avec un camion encore un peu plus près d’un état satisafaisant.
Gérer une telle situation à 21 semaines de grossesse avec 5 enfants qui réagissent fortement au moindre changement d’horaire relève d’une force herculéenne. Oui nous sommes une famille de supehéros!
