Quelle question directement reliée à la culpabilité de maman!
On se pose cette question à partir du moment où on planifie vouloir un enfant. Est-ce le bon temps? La maison n’est pas payée. Mon emploi n’est pas assez stable. On est en couple que depuis 2 ans… En voulez-vous des raisons de culpabiliser? Juste réfléchir deux secondes et je vais vous trouver des millions de raisons qui pourraient me pousser à culpabiliser, juste aujourd’hui, là. La grossesse, l’accouchement, les coliques, les vaccins, la garderie, le portage, le cododo, la pâte à dents, la viande, les sorties le soir, le téléphone cellulaire…
Alors lorsque l’on coiffe le chapeau d’enseignante en plus ( même si on n’enseigne pas vraiment, on prend la responsabilité sur nos épaules qui est normalement donnée à l’enseignante), on ajoute à notre fardeau de culpabilité.
Est-ce que j’en fais assez?
En faisant le tour des blogues, vous voyez telle maman qui a toujours un super projet au four, tellement divertissant. Les enfants doivent tripper. Puis le second blogue parle du latin, tellement enrichissant. Le troisième blogue, la maman mise sur l’éducation classique, plus rigoureuse. Le quatrième, ce sont les narrations de Charlotte Mason qui viennent titiller notre lecture et mousser notre désir d’ajouter cela à notre horaire. Et on continue à lire, un blogue après l’autre. Plus on lit, plus on a l’impression qu’on n’en fera jamais assez parce qu’on ne fait pas tout ça.
Pourtant elles ne font pas tout ça elles non plus. Vous avez lu ces histoires sur 22 blogues différents. 22 familles différentes qui fonctionnent chacune à leur façon. Comment pourriez-vous rivaliser avec 22 mamans, vous seule chez vous?
Dans le fond, il faut revenir à l’essentiel. Pourquoi faisons-nous l’école maison? Pour faire mieux que le voisin? Pour que nos enfants deviennent les génies dont tout le monde parlera plus tard? Moi je fais l’école maison pour donner ce que je crois être le mieux pour le développement de mes enfants. Je veux par-dessus tout que mes enfants soient heureux dans la vie. Qu’ils aient la possibilité de faire des choix, selon leurs intérêts et capacités. Je réponds aux besoin précis de chacun de mes enfants, et même ici dans ma propre maison, mes enfants ne font pas tous la même chose de la même façon. Chacun aura son bagage unique, en fonction de ce qu’il aura assimilé.
On me demande si tel programme de maths est suffisant. C’est un programme complet utilisé à l’école en classe. La maman l’utilise avec le guide du maître, tous les reproductibles et le soutien numérique. Est-ce suffisant même si ce n’est pas le programme le plus enrichi? Est-ce suffisant même si l’enfant ne bâtit pas sa compréhension du monde mathématique avec le programme ultime des frères Lyons? Est-ce suffisant même si l’enfant ne suivra pas le programme des premiers de classe d’un pays à l’autre bout de la planète? Est-ce suffisant si ce programme est suivi par le quart des enfants dans les classes du Québec et qu’ils deviendront des médecins, ensignants, plombiers, infirmiers, informaticiens, ingénieurs, ouvriers, chefs d’équipe, chargés de projets… Euh… je crois que oui. Dans le fond, le programme n’y est pas pour beaucoup. La stimulation qui l’entoure fera toute la différence.
À quoi sert d’utiliser le programme le plus enrichi qui soit si notre enfant ne vit que des échecs à son contact?
Lorsque je présente le matériel que j’utiliserai pour mes enfants, je présente des options pas des «must follow». J’ai analysé la situation pour MON enfant et je crois que la meilleure solution pour lui est… Je dis pourquoi je refuse tel ou tel programme et pourquoi je choisis tel ou tel autre. J’exprime MES critères de façon détaillée espérant pouvoir vous donner un coup de main à établir VOS critères, analyser les besoins de VOS enfants et faire VOTRE choix en fonction de VOS conclusions.
Si la lecture des blogues et des pages facebook vous amène à vous comparer et vous rend insécure, après la lecture de cet article, je vous recommande de ne plus lire ces choses pour un certain temps. Faites-vous confiance à trouver ce qu’il a de mieux pour votre enfant. Écoutez-le, observez-le. Je parie que vous y trouverez les meilleures pistes de réponses là et pas ailleurs.