Les enfants sont excités, les travaux avancent.
À travers les cours de cheerleading, karaté, hockey et théâtre, les semaines de fous et le travail… la maison dans l’arbre se bâtit.
Les examens de français de ma fille pour obtenir son diplôme au secteur adulte s’éternisent. Déjà obtenir son code permanent a pris 2 mois Erreur du premier fonctionnaire rencontré… Puis les informations n’ayant pas été claires, elle a dû passer ses trois derniers examens de 4e secondaire ces trois dernières semaines plutôt qu’avant Noël. Maintenant c’est fait et réussi. Enfin.
Nous sommes rendus à la moitié de sa 5e secondaire. Et les cours de français de 5e secondaire ne sont pas encore commencés. MAIS nous avons reçu une bonne nouvelle aujourd’hui. Maintenant que l’enseignant sait qu’elle en est capable, elle peut faire deux des trois cours de français de 5e secondaire en ne faisant que l’examen immédiatement sans préparation nécessaire. Il la juge capable de passer au travers. Je suis heureuse que ses capacités soient enfin reconnues. Ça lui fera du bien. Il n’y aura que le 3e cours, celui sur le texte argumentatif, qu’elle devra faire au complet avec le cahier avant de passer l’examen. On vient de couper de nombreuses heures de travail. C’est bon pour le moral! C’est bon bon, c’est bon bon! C’est bon pour le moral!
Il n’y a pas de petites réjouissances. Des événements insignifiants, comme une rencontre courte dans un bureau du centre d’éducation aux adultes, peuvent prendre des proportions démesurées de soulagement.
P.S. Ne dites pas à ma fille que le cours qu’elle doit faire est tout de même 3 unités sur 6 donc aussi long que les deux autres réunis. chutttttt…
Oui ça peut paraître arrogant de publier un article sur ma fille qui mange des maths ou mon gars qui finira ses sciences de secondaire quelques années plus vite que son âge. Mais ce ne l’est pas. Ce n’est qu’une réalité avec laquelle je dois vivre, qui demande de l’adaptation, de la réflexion, des décisions parfois complexes. Ce sont des articles écrits directement en lien avec l’école maison, et la réalité qu’elle permet à des enfants doués. Mais ce n’est pas ma VIE avec ces enfants.
Ces deux enfants sont plus vieux, je ne dévoilerai pas sur la place publique les difficultés personnelles qui les démangent, ils ne me le pardonneraient pas. Mais je peux faire le parallèle avec mon tout-petit. Il a trois ans et 4 mois. Et il est diablement en avance.
Ses dessins sont exagérément avancés pour son âge, avec tellement de détails pertinents, enrobés souvent de toute une histoire racontée par ses petits mots d’enfants, ses phrases compexes et sa mémoire phénoménale. Il écrit son prénom et reconnaît plusieurs lettres de l’alphabet. Il écrit beaucoup. Il compte et surtout il dénombre jusqu’à loin, et même en anglais, un peu moins loin. Il comprend de mieux en mieux l’anglais bien que nous soyons une famille entièrement francophone. Il fait des casse-tête d’une centaine de morceaux seul.
Il est habile au ciseau, au crayon, au ballon, au saut. Il attache ses fermetures éclair seul. Pas juste monter le chariot enclenché par l’adulte. Non, il enclenche lui-même le chariot et le monte jusqu’en haut. Il attache des boutons et les détache. Il gruge son épi de maïs depuis qu’il a moins d’un an. Il gruge sa viande autour de l’os aussi habilement qu’un adulte. Il se rappelle, plusieurs heures plus tard, où il a laissé tel objet (même moi je n’y arrive pas).
Bon vous commencez à voir le portrait.
Mais il a 3 ans et 4 mois et il n’est pas propre. Il n’en comprend même pas le principe encore. Nous sommes loin de l’acquisition. La nuit, sa culotte de dodo demeure propre parce que son système physique de blocage fonctionne bien. Mais le matin, si je ne suis pas à mon affaire et que je tarde à l’amener aux toilettes, oups trop tard. Et je dirais qu’il réussit souvent à faire pipi au pot, si moi je suis assidue, mais caca, jamais. À ce rythme-là, ce ne sera pas avant 4 ans… Bien qu’on puisse souhaiter un déclic soudain.
Il sera propre pour sa graduation. Voilà tout. Chaque chose vient en son temps. Mais je fréquentais une page facebook de garderie pour des idées d’animations au préscolaire, et l’opinion des responsables de milieu de garde familial était ahurissante. Un enfant pas propre à 3 ans était vraiment mal aimé comme client de la garderie. Et j’ai lu des tonnes de réactions épeurantes: le laisser dans son caca pour qu’il prenne conscience que c’est dégueulasse, le mettre à l’écart, le traiter en bébé pendant une journée avec biberon et chaise haute pour qu’il veuille vieillir… Vraiment?
L’école maison permet les deux réalités. Le développement rapide des aptitudes cognitives et physiques car il bouge librement pendant toute la journée et développe ses habiletés, et le rythme personnel de certains aspects parce que les attentes ne sont pas coercitives. Alors, votre enfant ne fait pas tout ça à 3 ans et 4 mois, et puis? Mon fils n’est pas meilleur que le vôtre. Il se développe à sa façon. Mon but en écrivant la publication sur les maths n’était pas de montrer les capacités intellectuelles de ma fille. Vous n’en avez rien à f… Mon but est de montrer l’adaptation que la réalité demande et d’exposer des choix de matériel avec les raisons qui sous-tendent ces choix.
J’ai par le passé exposé souvent les difficultés d’apprentissage de mon fils dyspraxique. Pour la même raison: en démontrer les adaptations nécessaires, les ajustements des attentes, les découragements rencontrés, le matériel le plus judicieux. Ce serait étrange de penser que je suis moins fière de lui que des autres à cause de ses diffiicultés. De plus, la douance amène son lot de problèmes très exigeants à tenir compte et à travailler.
Donc ne jetez pas la pierre de l’arrogance. Mon article de lundi sur Ce qui ne paraît pas illustrait bien que ce qu’on voit n’est que la pointe de l’iceberg de ce qui se passe dans la vie des gens. Ma réalité? Vivre avec des enfants multi-différents, vraiment hétéroclites, avec des troubles très envahissants du développement. Alors je m’adapte et je crois que s’il y avait une chose de laquelle je devais me sentir bonne, fière et peut-être un peu au-dessus de mes affaires, ce serait de réussir à maintenir ma santé mentale en place avec tous ces défis. Mais même ça ça cache quelque chose… ça n’a pas toujours été comme ça dans ma vie. Parfois il faut aller bien bas pour voir qu’on est beau, bon et surtout capable!
Après quelques mois d’utilisation, qu’est-ce que je pense de mes choix?
Pour ma fille qui mange des maths, j’utilise comme matériel de base Clicmaths + 3e année et le petit supplément gratuit pour travailler la résolution de problèmes Sur la route des maths. J’aime qu’il y ait des mises en situation au début des chapitres. Ils nomment cette page « Souviens-toi ». J’aime les espaces de calculs quadrillés, car ma fille écrit encore très gros. Ça lui permet de se recadrer. J’aime le trait plus mince des dessins, la page peut être plus remplie tout en paraissant plus aéréé. J’aime surtout les explications, claires et détaillées, des notions. On retrouve le niveau fort des manuels Clicmaths, tout en ayant un matériel actuel et sous forme de cahiers d’apprentissage.
J’ai aussi le cahier Math Monde comme exerciseur supplémentaire et pour voir la matière autrement car chaque cahier a sa façon. Enfin pour pratiquer plus de situations Je résous (SAÉ), j’utilise à l’occasion celles de Tam Tam ainsi que les énigmes car elles sont mignonnes et plaisent bien à ma fille (mignons monstres). Elle est tombée sur un cahier dans ma tonne de livres dans ma bibliothèque et elle m’a suppliée de l’utiliser: Mission réussite en mathématiques. Ben oui elle adore le côté «magique» des exercices.
Ce programme peut paraître chargé, mais elle adore les maths et avance très vite (trop). Elle est largement en avance dans son cahier Clicmaths+ malgré la tonne d’autres sources dans laquelle elle travaille. Elle fait 3-4 pages de maths 4 jours semaine. Je la ralentis volontairement. Je suis déchirée de le faire. Mais présentement mon fils de 12 ans (niveau scolaire de sec.1) fait des maths de sec.2 et des sciences de sec.3 et comme la fin du secondaire approche et qu’il est loin de son 16 ans, je suis coincée au point de ne pas savoir comment je m’y prendrai pour l’acquisition de ses unités pour le diplôme et le décalage entre ses matières. Alors je résiste à créer le même décalage pour ma fille qui est déjà pour toutes ses matières en avance d’un an sur son âge.
Quels seront mes choix pour l’an prochain? Je ne sais pas encore. Sûrement qu’il ressembleront à cette année. Mais les manuels Clicmaths me titillent encore et toujours. Surtout que j’ai tout le matériel. C’est à suivre…
On lit les blogues, on a l’impression d’entrer dans les familles et d’être témoin de leur quotidien. Et pourtant, cet article écrit un soir raconte une seconde d’un quotidien complexe. Il est facile d’écrire un article sur une activité que l’on a planifiée, animée, réussie. Il est facile d’écrire sur le matériel qu’on utilise, les livres qu’on lit. Il est facile d’écrire un article sur un événement qui nous a bouleversée ou une question qui nous est posée. Mais ce n’est pas le quotidien. Ce n’est pas de cette façon que nous entrons vraiment dans la vie des gens. Tout cela est en surface.
Le quotidien est profond. Il y a tant de choses à vivre dans un quotidien, tant de choses qui ne seront jamais dites, jamais partagées.
C’est fou.
Tant de choses cachées de peur d’être jugée, portée en exemple pour nos échecs plutôt que nos réussites, comparée à d’autres:
Le contenu d’une discussion éthique dont les opinions exprimées nous surprennent, l’état insalubre de la chambre d’un enfant, le manque d’hygiène d’une adolescente, des choix tellement pas écologiques, les mensonges répétés d’un jeune, un laisser-aller exigé par l’épuisement, une chicane de couple bouleversante, des achats alimentaires discutables, l’influence des nombreux diagnostics des enfants «différents» et/ou adoptés, l’énurésie nocturne d’un pré-ado, les visites au coin d’un 2 ans pour se calmer, des gestes de colère qu’on regrette, des paroles irrespectueuses qui blessent, des chamaillages qui finissent toujours mal, un ado arrogant, une mauvaise décision qui nous remplit de remords,
Des choses que jamais vous n’imagineriez… qu’elles existaient aussi chez les autres.
Parce que je sais que, même si vous n’en parlez pas, chez vous aussi il se passe des choses au quotidien. Des choses dont vous n’êtes pas toujours fières. Je le sais parce que personne n’est parfait. Voilà.
Mais on ne viendra pas l’écrire sur notre blogue, ou enfin pas trop souvent. Le jugement des gens est difficile à porter.
Mais parfois aussi de garder tout ça en-dedans est lourd à porter. Parfois on aurait besoin d’évacuer ces choses qui ne se disent pas.
Oui il y a le conjoint qui lui sait tout du quotidien, mais il a ses semaines de «rush» et d’«overtime» au travail aussi. Il n’est pas toujours disponible. Alors on reste avec notre besoin de parler.
À la maison, il n’y a aucun autre adulte. C’est un choix de vie que l’école maison, c’est une réclusion volontaire, et donc un endroit où il se passe des choses inattendues dont on n’entendra jamais parler dans les médias. Alors parfois on se demande: «Est-ce normal?» Et on n’a pas de réponse…
Une promesse a été faite pour Noël à ma cocotte de 8 ans: une maison dans l’arbre au sous-sol. Il y a beaucoup de livres au sous-sol mais pas d’endroit agréable où s’écraser et lire. Alors les enfants lisent surtout au rez-de-chaussée où il y a aussi beaucoup de livres. Il faut dire que le sous-sol n’est pas fini. Le plancher est encore en ciment, les plafonds ne sont pas faits. Il y a bien une salle de télévision avec divans, mais on dirait que ce n’est pas un endroit convoité pour lire.
Lili rêve d’une maison dans l’arbre dehors. Nos arbres sur le terrain ne peuvent pas vraiment accueillir une telle construction, car ce sont des peupliers, des arbres mous. Mais elle est très excitée de cette adaptation à la situation. Notre défi: terminer cette petite cabane avant les 18 ans de Lili 😛
Chose promise, chose en construction. La plate-forme est posée et fixée. Le tapis est acheté. Le travail commence sur les murs de la cabane. Les enfants étaient très emballés de l’avancement des travaux et n’ont pas pu faire autrement que de vouloir l’essayer.
On voit sur cette photo les poutres de 150 ans, taillées à l’herminette, côtoyer le plancher de l’agrandissement des années 2000 en poutrelles en I. On voit aussi une infime partie de mes livres scolaires à droite 😉 et le chat qui passe en fantôme au bas de la photo. Comique!
Je ne peux même plus la gâter avec un gâteau de fête. Bon je n’ai pas un talent extraordinaire, mais j’aime faire des gâteaux spéciaux de temps en temps. Mais cette année, elle a fait son propre gâteau. Et il est bien plus beau que ce que j’aurai pu faire … Soupir elle n’est plus une petite fille, elle a eu 17 ans il y a près de 2 semaines.
Préparation code de cours 4061 – Texte informatif
Documents de la commission scolaire Marie-Victorin
Documents de la commission scolaire Coeur-des-Vallées
Documents pour la préparation mais aussi cahier de cours 4061 dominante informative
Préparation code de cours 4062 – Texte Narratif
Documents de la commission scolaire Marie-Victorin
Documents pour la préparation aux examens
Documents de la commission scolaire Coeur-des-Vallées
En fait,en tapant dans Google français 4061 ou 4062, vous trouverez des documents préparatoires de la majorité des centres d’éducation aux adultes. D’ailleurs les documents, d’un portail à l’autre, se ressemblent. Pour obtenir le corrigé, nous avons fait la demande à l’enseignant attitré.
Ces codes de cours sont pour les cours de l’ancien programme. Un renouveau s’annonce à la formation aux adultes qui ressemblera beaucoup plus à la formation des jeunes au régulier. Attention de vous informer au centre près de chez vous lorsque le temps sera venu.
C’est difficile de faire un chemin, un chemin nouveau, sans traces et sans balises pour nous guider.
C’est difficile de tenter de pousser son enfant en avant et essayer de se faire plus petit derrière, quand on a toute sa vie pris toutes les décisions scolaires sans consulter qui que ce soit.
C’est difficile de voir son enfant souffrir d’un trouble anxieux paralysant qui empêche littéralement de fonctionner dans le monde nouveau.
C’est difficile de prendre conscience que l’inexpérience de cette partie de l’aventure ralentit le processus d’obtention du diplôme et qu’elle finira probablement une demie année plus tard que les jeunes de son âge.
Elle a fait sa 4e secondaire à la maison, avec les cahiers du secteur des jeunes que j’ai choisis. Aux adultes, la matière est présentée de façon tellement différente. Ce n’est pas vrai que le français, c’est le français. Les questions sont tournées de façon étrange, dirigeant les réponses vers l’inconnu, l’incertain. Bien que son français écrit soir irréprochable, ces questions tordues déroutent et mènent à l’échec. La production écrite sauve la note, mais elle est bien déçue de la note moyenne inscrite au bulletin. Cette note ne reflète tellement pas le travail qu’elle a fait toute l’année.
Deuxième mauvaise nouvelle: alors qu’elle croit qu’il n’y avait que ces deux examens… elle apprend que pour le français de 4e secondaire, il y a deux codes de cours donc une autre série de tests. Cela fait deux semaines que ses premiers examens sont terminés, Elle a fêté ses premières unités amassées : 4 en histoire, 12 en anglais, 6 en français. «Non, 3 en français, vous auriez dû savoir madame que le cours de 4e secondaire aux adultes se fait en deux codes de 3 unités chacun… Le 4061, madame, porte sur le texte informatif. Il y a une compréhension de lecture (3 heures) et une production écrite (3 heures). Mais le 4062, madame, porte sur le texte narratif. Il y a une compréhension de lecture (3 heures), une production écrite (3 heures) et une critique littéraire (3 heures).» C’est très clair. C’est juste clair 2 mois trop tard. Là ses examens se prolongent au-delà de Noël. Après avoir travaillé une année complète dans ses cahiers de 4e secondaire, voilà qu’elle perd 6 mois supplémentaires pour les examens lui donnant les unités du diplôme. Épuisant mentalement. On dirait qu’on en voit jamais la fin.
Taxi pour les rencontres préparatoires, taxi pour les examens, trainant bien sûr toute la marmaille chaque fois. Une chance que le centre n’est qu’à 25 minutes (bien comptées, à répétition).
J’essaie de ne pas me mêler des discussions entre elle et les enseignants attitrés. Je souhaite qu’elle prenne les rennes tranquillement de son cheminement. Mais avec son trouble anxieux, les informations se brouillent et, arrivée à la maison, elle ne sait plus exactement ce qui a été dit. Il faut prendre le téléphone et remettre les idées en ordre. Quand faut-il intervenir? Quand faut-il laisser se casser le nez?
Les décisions pour les deux gars qui suivent seront plus expérimentées, mieux réfléchies. Moi aussi, j’apprends à la dure.
Et je dois ajouter en terminant, qu’il faut être fait fort, même après 15 ans d’école maison, pour avoir la capacité de prendre du recul et de ne pas penser que ce retard, cet échec, cette anxiété, ce brouillard sont de ma faute, moi la chef d’orchestre de son aventure.
J’ai repris ma trousse de maquillage à trois reprises cette année. Ma grande délaissée me manquait. J’ai eu bien du plaisir à barbouiller de nouveau les visages des enfants. Lili adore se faire maquiller, mais elle voudrait se faire maquiller plus souvent et je n’ai pas toujours le temps de lui faire un beau maquillage. J’ai alors eu l’idée de lui monter une belle trousse de maquillage pour elle comme cadeau de Noël.
C’est le visage rayonnant qu’elle a développé ce cadeau. Et maintenant, il ne passe plus une journée sans qu’elle ne se dessine un petit quelque chose sur la joue. Parfois on a de bonnes idées, parfois on passe carrément à côté 😉 Voilà notre job de parents.
Premiers maquillages: un papillon pour Lili et une épée et un bouclier pour Elliot.