Reprendre ma vie en main

Vous est-il déjà arrivé de vous sentir dépassé par votre vie? Sentir que la vie va plus vite que vous, vous poussant dans le dos pour avancer alors que vous pesez sur le frein? Je sais que je ne cesse de vous répéter que bébé est exigeant, mais il l’est. Si ce n’était seulement ça…

Dans le dernier mois et demi, j’ai enterré ma grand-mère, mon chien et ma tante. Ma grand-mère avait 99 ans. Elle est morte de vieillesse, elle a eu une belle vie, bien remplie. Malgré la tristesse qu’un départ laisse, je reste sereine. Il faut bien que le cycle de la vie fasse son oeuvre. Mon chien était un animal de compagnie. Pour moi, il y aura toujours un écart infranchissable entre l’animal de compagnie et l’humain. Mais il était avec nous, littéralement dans nos pattes, depuis près de 8 ans. Il laisse un vide qui dérange, un silence qui surprend (il jappait beaucoup). Il nous a accompagné en vacances plusieurs fois, il voyageait bien. Maintenant que le danger pour les enfants n’est plus, nous en gardons un beau souvenir. Francine, ma tante, a trouvé j’espère son dernier repos hier avec un bel hommage de tous ses proches et collègues. Mon dernier billet vous racontait ma belle relation avec elle.

Depuis février, j’ai perdu contact avec ma fille puis avec mon garçon qui ont semblé oublier que nous, leurs parents, leurs frères et leurs soeurs, sommes des humains avec des émotions et que leur comportement de rejet nous fait mal. C’est ben beau le trouble de l’attachement, mais diable comment on fait face à ça?, Comment on explique ça aux enfants? Nous gardons notre porte ouverte, mais y a-t-il encore un espoir? J’espère qu’ils réussiront à être heureux.

Mes émotions sont gelées depuis quelques temps. Les mauvaises nouvelles d’autos passent encore. Les mauvaises nouvelles graves de santé pour un proche me restent en travers de la gorge.

On continue le quotidien, tout roule, la vie suit son cours. L’école se fait. Tous les matins, on se met à l’ouvrage. Je crois que ce but de finir nos programmes d’ici la fin juin nous tient à flot. Mais tout ce qui fait partie du surplus ne se fait pas.

La planification de l’année qui vient, les activités de groupe que j’anime, mon blogue, tout ça qui demande tant de création, tant de passion et d’énergie, tout ça ne se fait pas. Mon côté ressenti est gelé. Je crois que j’ai besoin d’un peu de chaleur pour faire fondre le tout, mais j’ai peur au déluge. Alors je reste figée dans le congélo.

Le surplus qui ne se fait pas c’est aussi la bilbio qui fonctionne au ralenti, je sais que je le répète sans cesse depuis presqu’un an, mais j’en ressens une grande culpabilité pour la qualité décevante du service.

Enfin le surplus qui ne se fait pas c’est la maison…TOUT TRAÎNE.  De la banquette que nous avons dû retirer du camion car un contrôleur routier nous a appris que le nombre maximal de places assises est de 9 dans un véhicule de promenade, sinon cela prend un permis spécial et une immatriculation supplémentaire aux piles interminables de vêtements trop grands ou trop petits, de grossesse ou d’hiver qui s’accumulent partout… Les jouets sont négligeables dans la situation. Des animaux que nous élevons l’été et qui sont arrivés au début mai au jardin et aux arbres pas encore plantés, de la piscine qui n’est pas encore partie au balcon pas peinturé…

Je prends le temps en ce moment pour une risette et un câlin

Bébé vient juste de se réveiller

Je vais, je vous le dis, reprendre ma vie en main

Donnez-moi juste le temps d’un été

Mes enfants nomment 2014 l’année des deuils

J’en ferai l’année de l’espoir, et c’est mon clou dans le cercueil.