Avant, au tout début, elle était celle à qui je peignais les cheveux, enfant. De longs cheveux noirs jusqu’aux fesses!

Puis devenue jeune adulte et habitant près de sa maison à Montréal, je gardais ses enfants lors des pédagogiques, des maladies ou des soirées. Mon cousin et ma cousine, que j’aime beaucoup, je les ai gardés pendant 4 belles années, je les ai vus grandir avant qu’ils ne partent faire leur vie. Aujourd’hui, ils suivent des chemins tellement éclatés, je sais qu’ils marchent dans les pas de leur mère (et bon d’accord pas mal de leur père aussi 😉 à chercher et trouver la passion dans la vie.

Elle a suivi tous mes enfants, en tant que médecin de famille. De leurs arrivées dans notre famille jusqu’à tout récemment, elle a mesuré, écouté, soigné. Elle faisait tout ça. Et elle le faisait bien. Jamais je n’ai réussi à comprendre les gens qui disaient que les médecins expédiaient leurs patients. Mon médecin à moi était toute à moi, elle était douce, compréhensive, drôle, empathique. Elle prenait ce temps pour tous ses patients (les retards étaient tellement gros à sa clinique 😉 Elle les connaissait tous par leur prénom. Elle était réellement là pour nous. Médecin de famille de l’année en 2004

C’était une femme de coeur, qui prenait les choses à coeur. C’était aussi une Léger avec des idées parfois fortes ou arrêtées, qu’elle défendait bec et ongles. J’aimais cette détermination, cette partie d’elle qui pouvait exploser.  Je retrouve cette partie bouillonnante chez bien des gens que j’aime, je retrouve cette partie parfois embarrassante chez moi aussi.

C’était la soeur de mon père, la 7e d’une belle et grande famille toujours unie. Pratiquement autant d’années la séparaient de mon père que de moi. Elle pouvait être autant une grande soeur pour moi qu’une grande tante pour mes enfants. Elle est partie trop vite.

Elle aimait écrire, moi aussi. Voici une pensée pour elle, simple et directe comme elle:

 

Dévouée, impliquée, concernée,

Des honneurs lui ont été décernés.

Ils seront nombreux à en témoigner

Plusieurs à la pleurer.

 

Parfois je me dis que nous sommes bien têtus, nous, les Léger.

Combien de fois lui a-t-on dit : «Arrête de fumer»

Mais le cancer, celui qui empêche de respirer,

Ce cancer a bien fini par l’emporter.

 

Elle aurait trouvé ce poème bébé

Elle aurait ri de ses rimes en é

Mais s’il peut empêcher un seul de nos jeunes de fumer

Il aura valu la peine d’être composé.

 

Francine, je t’aimais, je t’aime et je t’aimerai

Sur nous tous, s’il-vous-plaît, tu dois veiller.

Du bout des doigts je t’envoie un baiser.

Envole-toi maintenant vers ton éternité.