Je reviens encore avec un article sur le calendrier. Pourquoi? parce que c’est un outil qui a ici une place très importante dans l’apprentissage des enfants. Il a encore sa place de choix sur notre mur de cuisine et est consulté quotidiennement par les enfants et les adultes. C’est vraiment incroyable la somme de notions que l’on acquiert avec un simple calendrier.

Premièrement j’ai tout simplement dessiné, sur un grand carton blanc, des cases rectangulaires en rangées d’une semaine du dimanche au samedi. J’ai laissé une place pour les 4 saisons au haut, le nom du mois et le nom des jours. Je l’ai fait plastifier. Les nombres (dates des jours) sont imprimées sur de petits cartons plastifiés et avec velcro. Le calendrier est refait chaque mois en repositionnant les nombres sur les bonnes cases. J’enlève tous les nombres du vieux calendrier et tous les pictogrammes. Je mets les nombres sur la table et je demande aux enfants d’aller chercher le nombre voulu. Lorsqu’ils étaient petits, je ne faisais que nommer le nombre à aller chercher et à montrer son emplacement sur le calendrier. Il est possible de montrer que les chiffres de 0 à 9 se répètent sur trois dizaines, il est possible de les coller par bonds de 2, 5 ou 10, il est aussi possible de les coller à rebours. Puis à mesure qu’ils vieillissaient, je leur demandais des complémentaires (additions et soustractions), des multiples et diviseurs (place-moi tous les multiples de 3, place-moi les facteurs de 36) ou des multiplications et divisions. Une infinité de possibilités selon ce qu’on travaille et notre imagination (place ceux qui ont un trois à la position des unités, place ceux qui ont 3 dizaines).
Le fait de suivre la ligne de la semaine puis de revenir complètement à gauche pour recommencer une autre ligne par la suite a été un apprentissage long et difficile pour mon fils dyspraxique, mais oh combien efficace. La répétition de l’exercice s’impose d’elle-même chaque mois, donc ce n’est pas de la drill ennuyeuse sur papier imposée par maman.


L’ordre des saisons est aussi une notion que l’on travaille. Aidés des affiches des éditions Marie-France qui précisent les dates des saisons, et du pictogramme que l’on fixe sur la case du premier jour de la saison, elles s’acquièrent facilement et naturellement. L’ordre des mois est aussi vu. Comme le mois est à velcro aussi, l’enfant doit fouiller parmi toutes les affichettes de mois pour trouver la bonne. Il doit donc réciter la comptine des mois, pour savoir lequel chercher et lire les mots pour trouver le bon. Il peut s’aider des dessins sur l’affichette pour s’orienter (le sapin de Noël sur l’affichette de décembre). Le truc des mois récités sur les jointures de la main pour savoir s’il y a 30 ou 31 jours dans le mois est utilisé chaque fois pour que l’enfant me donne l’information. Tout ça pratique la séquentiation, la mémoire et les trucs mnémotechniques et l’utilisation d’outils de soutien. Pour savoir où nous en sommes dans le mois, un petit bonhomme sourire se déplace de case en case. Chaque matin un enfant l’avance à la case suivante.
Les cases du calendrier ont 4 velcros chacune. Un pour la date du jour et les trois autres pour les activités ou mentions spéciales du jour.

– Les fêtes officielles, les premiers jours des saisons, les fêtes de mes enfants (chaque enfant a un gâteau coloré différemment pour souligner le jour de sa fête)

– Les journées spéciales de club nature, de concert des Jeunesses musicales, dans un musée, chez le médecin, en congé, en journée pédagogique, pour mettre le recyclage à la rue, pour un journée de camp de jour ou pour le bénévolat à la bibliothèque

– Pour les activités sportives et culturelles des enfants: hockey, curling, karaté, soccer, cours de théâtre, danse, piano ou dessin

– Les journées d’école sont montrées d’un pictogrammes de cahiers. La couleur du pictogramme renvoie à une feuille de même couleur décrivant une journée-type. Les matières scolaires sont distribuées dans des journées-types. Donc lorsque l’enfant voit le pictogramme école vert pâle, il sait que c’est la «journée univers social». Il y aura de la mémorisation de vocabulaire et une période de français le matin, et l’après-midi commencera par la mathématique et suivra l’univers social. Les matières supplémentaires du secondaire y sont aussi écrites. Les enfants savent quelle matière est à l’horaire à quel moment, peuvent sortir les bons cahiers et même se mettre au travail par eux-mêmes si je suis occupée. Ils ont aussi un agenda avec les pages à couvrir pour chaque matière. Cette façon de procéder les a rendu de plus en plus autonomes. Lucie-Maud est devenue très autonome au courant de cette année-ci de première secondaire. Elle a son propre agenda, le consulte et en rature les choses faites au fur et à mesure. Elle sait aussi ce qui sera à faire en devoir la fin de semaine, car elle entoure ce qui n’a pas été fait pendant le cours donné. Les gars partageaient le même agenda cette année que je consultais pour leur dire quoi faire. L’an prochain, Yann-Salomon migrera vers son propre agenda que lui consultera. Je veux l’habituer tout de suite, car cet apprentissage sera plus long pour lui, compte tenu de sa dyspraxie. Mathis et Lili se partageront le même agenda probablement.

Les enfants savent d’avance ce qui sera à l’horaire du mois, les sorties prévues, les activités de groupe et les congés. Je trouve que cela les motive (surtout lorsqu’une semaine cumule un congé, une activité de groupe et une sortie 😉 Le calendrier, et son prolongement l’agenda, au départ créés pour baisser le niveau de stress de mon aîné par rapport aux changements et aux imprévus, sont devenus des outils essentiels à notre aventure. Et ce calendrier indique même à mon mari, sans mon intervention, le jour où il aura à passer la balayeuse car le lendemain une activité de groupe se déroulera chez nous. Je vous le dis, c’est vraiment essentiel 😉