Vive la haute vitesse!

Bon j’avais dit que la basse vitesse m’empêchait d’être constante sur mon blog.  Ce n’était bien sûr qu’une partie du problème.  Comme la compagnie de téléphone qui a le monopole de notre région refuse de rendre accessible la haute vitesse dans notre coin très éloigné du globe (non nous n’habitons pas la Terre de Baffin, mais bien un village tout près de Sorel et à moins d’une heure de Montréal, et non la haute vitesse ne se rend pas à notre maison…malgré les promesses des deux paliers de gouvernement et malgré le fait que nous sommes en 2010!), j’ai commencé à chercher des options autres, parce que là vraiment, je me sentais encore à l’époque de la capine et de la robe à jupons.  J’ai décidé d’essayer la clé internet mobile de Bell. 

Nous avons des téléphones mobiles de Bell depuis des années et, comme notre maison est située au milieu de champs propices à l’érosion par le vent, les ondes se rendent facilement à notre domicile.  La clé internet nous connecte donc à puissance TRÈS ÉLEVÉE facilement, mais à haut tarif tout de même.  Tout a un prix, n’est-ce pas?

 Alors plus de raison de ne point écrire!

Bon ce n’était pas la seule raison de mon absence prolongée.  Disons que la vie ne nous berce pas souvent de ses doux roulis.  L’ouragan du trouble de l’attachement est passé de nouveau.  Jackson a dû partir vivre dans un foyer de groupe le 30 octobre.  Le quotidien avec lui était de plus en plus pénible.  Il n’était plus bien dans sa tête, dans son corps et dans sa famille.  Nous avons tout essayé pour éviter ce départ.  Nous avons travaillé très fort à trouver des solutions.  Plusieurs pistes étaient lancées et nous permettaient d’espérer, mais ses problèmes psychiatriques ont pris le dessus de notre vie familiale, et il était temps d’agir pour la survie de notre famille.

Nous avons dû resserrer les liens familiaux avec les 4 enfants restant à la maison.  Nous avons dû rassurer Yann qui avait peur d’être le prochain à partir et consoler Mathis qui perdait le grand frère avec qui il aimait tant jouer.  Nous leur avons expliqué que la saignée familiale est bel et bien terminée, que le trouble de l’attachement ne s’attrappe pas et qu’il est IMPOSSIBLE qu’un autre enfant parte de la maison. 

Les évaluations psychiatriques en cours montrent un enfant TRÈS SÉVÈREMENT atteint par le trouble de l’attachement.  La pédopsy nous conseille de nous préparer à vivre notre parentalité autrement qu’au quotidien.  Le coup à encaisser fait mal.  Nous pensions qu’avec Jackson nous réussirions à le mener à l’âge adulte dans notre famille aimante.  Mais en même temps le coup est plus facile à digérer par la suite que pour Laetitia, car nous sommes déjà passés par là.  Aimer autrement…

Pourquoi avons-nous dû passer par ces 10 années inhumaines?  Cela n’a pas aidé ces deux enfants, cela n’a pas aidé nos autres enfants, cela ne nous a pas aidé en tant que parents.  Nous sommes tous sortis meurtris de cette expérience de vie commune.  J’ai longtemps pensé que nous sortirions grandis de cette aventure.  Je n’en suis vraiment plus sûre du tout.  Parfois je ne peux que constater le grand gâchis de toute cette tranche de vie.  Mais je dois continuer, pour les 4 autres qui ont près de 10 ans de bonheur à rattraper.

Et je dois avouer, même si je me sens parfois indigne de le dire, que la vie est devenue beaucoup plus facile.  Apprécier le bonheur simple d’une journée de congé à la maison en famille.

Et maintenant avec la haute vitesse en plus!

Oui je réapprends à rire et à prendre la vie avec un grain de sel.  Et j’essaierai de venir donner des nouvelles plus souvent… 10 années de bonheur à rattraper!

Bon la petite me réclame, bonne nuit et à bientôt.

7 réflexions sur “Vive la haute vitesse!

  1. Vraiment heureuse de te relire et que tu aies trouvé une solution à votre problème de connexion internet!

    Votre parcours des derniers mois est très émouvant. Ça prend énormément de courage pour vivre de tels déchirements tout en sécurisant le reste de la marmaille.

    Je lis présentement un livre sur l’adoption québécoise…nous sommes inscrits depuis 2 1/2 ans et toujours rien et on nous a dit que les délais pouvaient être plus longs que le 4-5 ans (BM) ou le 6-7 ans d’ad. Rég.)prévus au moment de notre inscription…

    C’est une option pour nous afin d’avoir une fille dans la famille, mais plus ce sera long, moins ça risque de se réaliser!!!

    Je vous lève mon chapeau et vous souhaite de vivre des années plus harmonieuses et moins tendues.

    à bientôt…j’espère!

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  2. Ça me touche beaucoup ce que tu vis, Katherine. Je te trouve très courageuse de mener ce bateau.
    Ça me fait penser, à moi, mais en moins pire, quand j’ai accepté l’idée que je ne ferais pas l’école à Félix. Les jours où il est à l’école, c’est si tranquille et ça fait du bien.
    Ayez du bon temps à réapprendre à vivre ensemble !

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  3. Tu sais Mélanie, je te trouve bonne de venir lire mon blog et de continuer à croire en l’adoption. Pourtant, moi-même j’y crois encore TRÈS fort. Mais disons qu’à me relire…ça ne paraît pas vraiment…

    Lors de notre demande initiale, nous étions très jeunes, blessés par des années d’infertilité et nous aurions pris n’importe quel enfant à aimer. Notre dossier n’aurait pas dû être traité avec cette empressement au départ. Mais nos critère allaient avec des enfants que la DPJ ne savaient plus où placer. Nous les avons eu en urgence. Nous n’avons attendu que très peu de mois avant de les accueillir.

    Aujourd’hui, la DPJ et nous ferions des choix différents. La DPJ parce qu’ils ont cheminé sur le sujet de l’attachement, et ils n’auraient jamais mis ces deux enfants en famille d’accueil de transition en vue d’adoption. Ils les auraient placés en centre de réadaptation immédiatement. Peut-être alors auraient-ils eu une chance de s’en sortir.

    Et nous parce qu’avec l’expérience que nous avons maintenant, nous aurions vu les signes d’une impassse. Nous n’étions pas prêts à sauver un enfant, nous étions trop blessés pour cela à l’époque. Nous étions prêts à cajoler, entourer, et devenir gaga autour d’un nouveau-né. Tout ce que nous n’avons pas pu faire avec les deux aînés car ils n’étaient pas capables de vivre cette proximité…Et pourtant nous avons vraiment essayé…

    Donc ce fut un concours de circonstances regrettable. Mais nos trois autres adoptions nous comblent ENTIÈREMENT. Si la DPJ avait voulu nous placer un autre enfant, je ne serais pas retournée en fertilité. L’adoption m’a rendue heureuse et fière maman de 3 magnifiques enfants que je considère miens sans aucune retenue.

    Et aujourd’hui je peux rassurer les parents qui veulent vivre une double-parentalité (naturelle et adoptive)qu’il est possible de ne ressentir AUCUNE différence de quantité et de nature (bien que chaque lien soit unique et privilégié) dans nos relations avec nos enfants. Je crois qu’il faut reconnaître nos limites.

    Je n’ai pas une âme de «sauveuse» de l’humanité. Je n’agis pas ici par altruisme pour le bien d’un enfant abandonné. Et je sais que certains sont animés d’une telle charité. Je les admire. Je n’aspire qu’à une vie de famille bien ordinaire. Et probablement est-ce là une attitude bien égoïste…mais je la reconnais et je l’accepte.

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  4. Myriam, ce que je trouve difficile, c’est cette culpabilité que nous avons d’être bien lorsque nos enfants handicapés ne sont pas là. Je me sens souvent indigne d’être mère. Et pourtant…ce n’est tellement pas par manque d’amour. Mais simplement par besoin d’un peu de quiétude, de normalité.

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  5. Je vous lève mon chapeau les filles. De notre côté, jamais eu de problèmes de fertilité et j’ai 4 filles que j’adore. Un garçon? S’il était venu on serait contents, s’il vient (mais rien de prévu dans ce sens) on sera surpris, mais contents et s’il ne vient pas, c’est correct aussi. Je n’ai jamais eu à envisager l’adoption, mais j’ai déjà envisagé de devenir famille d’accueil. J’y pense encore. On verra. Mais je vous rassure sur une chose, même lorsque ce sont nos enfants naturels, il y a des différences dans les relations que nous entretenons avec chacun d’eux. Nous les aimons tous, mais différemment. En tout cas, moi c’est comme ça. Pas plus, ni moins, mais différemment. Bon courage à toi Katerine et tu fais une belle ¨job¨, sois-en certaine.

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  6. C’est vrai, j’y crois et j’ai aussi l’impression que les centres jeunesses ont cheminé afin de mieux cernés les enfants et leur problématique…

    Merci pour ta franchise. Moi non plus je n’agirais pas en « sauveuse »si j’adoptais. Je m’attendrais à une adaptation peut-être un peu éprouvante mais qui finirait pas s’harmoniser au reste de la famille…

    J’ai même parfois penser accueillir une trisomique parce que l’adolescence d’une fille-dernière de famille-me fait peut-être plus peur que les difficultés liées à un enfant trisomique…
    C’est égoïste aussi!!!

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  7. Eh bien j’arrive un peu tard, je surpasserai le sujet de l’adoption…je n’y connais rien!! Mais je sais pour sûr que tu as fais 300% du possible avec tes plus vieux…C’est bien triste tout cela et je te souhaite de retrouver le bonheur.

    Tu n’es peut-être pas sauveuse mais enfin, tu es d’une générosité et d’un amour palpable…Bonne route à votre famille et c’est un plaisir de te retrouver au clavier!

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