Livres de janvier 2007

Nous lisons régulièrement des livres, mais je n’en tiens pas un registre et je le regrette toujours. Alors je me suis créé une nouvelle catégorie et j’essaierai d’y lister les livres que nous lisons ensemble.

Un bateau pour demain de Anouk Bloch-Henry aux éditions Milan jeunesse 2003 (ISBN: 2.7459.0831.6)
C’est une histoire un peu poétique (rêveuse) à raconter à votre enfant qui vous mélange hier, aujourd’ui et demain. À votre enfant qui vous demande: «Quand sera-t-on demain…?»
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Ma chèvre Karam-Karam de Satomi Ichikawa aux éditions L’École de loisirs 2005 (ISBN: 2.211.08197.5)
Un livre bien drôle d’une petite chèvre coquine, qui nous a fait pensé à notre petit chien bien tannant qui se sauve toujours dès qu’on essaie de l’attraper, la queue (enfin ce qui en reste) qui bouge joyeusement. Et je vous jure dans ces moments-là j’ai l’impression qu’il porte un sourire en coin! Un livre aussi qui montre à quel point on peut aimer malgré le fait que l’autre nous pousse à bout. Il suffit d’un geste d’amour, et notre coeur oublie la colère et se gonfle d’amour.
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Et je veux aussi vous montrer ce livre pour adultes, car sur le forum on voit souvent plusieurs parler de sage-femmes et d’acouchement non médicalisé. L’histoire se passe en 1845 dans une famille où ils sont sage-femmes de mère en fille. Nous assistons au quotidien québécois montréalais de l’époque, à la création d’une école de sage-femmes et d’un refuge pour jeunes mères seules. C’est le tome 1, une brique de près de 900 pages. Moi qui adore les romans du Québec d’antan et les histoires de familles, j’en adore la lecture. Les accoucheuses par Anne-Marie Sicotte aux éditions VLB 2006
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Bonne lecture!

Savoir ou ne pas savoir

J’ai aussi préparé une feuille de pictos pour l’école. Un aide-mémoire. Jackson ne comprend pas qu’il est en apprentissage et qu’il est normal de ne pas tout savoir, de se tromper, de recommencer, d’utiliser des outils. S’il fait une erreur, pour lui c’est la fin du monde, il est un pourri à 100% sans nuance. C’est la perception d’un enfant de trois, quatre ans qui est entier. Un enfant de trois-quatre ans apprend que derrière sa mère fâchée reste encore sa mère aimante, qu’elle ne disparaît pas sa mère aimante lorsque l’autre mère fâchée apparaît. C’est une étape normale du développement de l’attachement chez l’enfant: acquérir la permanence du parent. Puis ensuite, il faut que l’enfant étende cet apprentissage à soi-même: la permanence du soi. Lorsque je me trompe, seule une partie de moi est impliquée, la partie de moi qui travaille la grammaire, par exemple. Même si je me trompe en grammaire, la partie de moi qui est championne en astronomie existe toujours, donc je ne suis pas un pourri, mais un champion qui se trompe tout simplement. C’est aussi pourquoi un enfant de deux ans peut faire des crises incroyables lorsqu’il n’est pas capable. Chez Jackson, la permanence n’est pas acquise, ni la permanence de l’objet, ni celle des parents, et encore moins celle du soi.

Alors ce tableau est donc un aide-mémoire pour lui répéter tous les jours qu’il est possible de ne pas savoir. Tous les matins avant de commencer la journée d’école, je place cette feuille devant lui et je reprends: Lorsque tu te trouves devant une question tu peux connaître la réponse alors tu l’appliques directement ou tu peux ne pas connaître la solution. Alors tu dois t’arrêter et prendre le temps de chercher dans ta tête la solution, chercher si tu as connu une situation similaire et ce que tu as fait alors. Cette partie est très difficile pour Jackson car dans sa tête tout est un fouillis. Lorsqu’une information est enregistrée, il ne la classe pas bien dans sa tête, et alors aller la rechercher est une épreuve de force. Souvent c’est impossible, parfois c’est possible mais avec beaucoup de temps, de patience et parfois encore cela prend maman qui fait le chemin de la déduction à sa place pour aller retoruver l’endroit où cette information avait été placée la dernière fois…dans SA tête. Car ce n’est pas dans MA tête, mais dans la sienne. Depuis plusieurs années, je m’en viens bonne pour savoir comment son cerveau fonctionne, mais nous devons encore très souvent tout recommencer à zéro car l’information est introuvable dans sa tête.

Enfin ensuite s’il trouve l’info dans sa tête, il peut solutionner le problème, sinon il doit alors prendre un outil pour s’aider: dictionnaire, Bescherelle, grammaire, atlas, tables de multiplication… Je dois répéter quotidiennement qu’utiliser un outil est un signe d’intelligence et non d’ignorance. S’il ne trouve toujours pas, alors là il doit demander de l’aide. Et ÇA C’EST TOUT UN TOUR DE FORCE! En effet demander de l’aide pour un enfant en trouble de l’attachement tient de l’impossible. Ils ont survécu sans aide lorsqu’ils étaient bébés, alors jamais ils n’auront besoin d’un adulte. Nous travaillons donc très fort à répéter que demander de l’aide est un geste très intelligent.

Donc cette feuille nous aide à tous les jours répéter la leçon et je recommence à la moindre question soulevée. Lorsque le regard de Jackson se perd parce qu’une question s’est pointée, je le retire de sa planète avec cette feuille, et on répète les étapes à suivre. Ça aide, mais ce n’est pas une baguette magique n’est-ce pas?