Il y a de ces journées où l’école est impossible au sens strict du terme. Cette journée-là, quelques jours avant Noël, nous avons donc utilisé nos manipulatifs. Noël est toujours une période difficile depuis que nos deux aînés sont arrivés parmi nous. Les enfants en trouble d’attachement ont beaucoup de misère avec les relations d’amour familiales et Noël est ici une fête TRÈS familiale. C’est une période fébrile pour la plupart des enfants peu importe qui ils sont, multipliez cette fébrilité par 10 et vous aurez le niveau d’électricité qui circule ici au mois de décembre. Janvier est souvent bien ardu à démarrer, il faut recoller tous les morceaux éparpillés (c’est une image mais ça représente tellement la réalité), comme encore cette année, c’est pourquoi nous prenons presque toujours une semaine de vacances durant ce mois.
Enfin, en ce 19 décembre, nous avons donc sorti nos manipulatifs. Lucie-Maud a joué à Architek. Elle n’est pas très persévérante généralement, mais cette fois-ci elle a bien avancé. Elle était bien fière de ses efforts.
Mathis dérange plus souvent qu’autrement. Ici il s’amusait à faire des tours de blocs. Mais le problème est que son plaisir est de les faire tomber sur la table. Ce qui fait bien du bruit et de la distraction. La photo a été prise ½ seconde avant qu’elle ne s’effondre. Il est si vif, si plein d’initiative, nous souhaitions avec énormément d’ardeur que Jackson développe ces traits-là, mais parfois nous voudrions aussi que Mathis-Alexis les inhibe un peu!
Yann-Salomon place les petits carreaux de nombres de 1 à 100 sur la grille numérotée. Il reconnait maintenant les nombres de 1 à 5 sans difficulté, et il dénombre aussi jusqu’à 14. Ici il trouvait assez facilement la place de chacun, mais il a inversé invariablement la plupart d’entre eux, plaçant 35 à 53, 74 à 47, etc. Lorsque je mettais les deux nombres devant lui et lui demandait la différence, il était cependant capable d’observer et de dire qu’ils étaient inverses. Mais la somme de concentration nécessaire est phénoménale!
Jackson-Zachary lui s’amusait avec un casse-tête de pièces triangulaires où il devait placer côte à côte les deux moitiés de papillons (tête et queue) correspondantes. Lorsqu’il ne lui restait plus qu’une pièce au centre à placer, elle ne concordait pas avec le trou restant. Eh bien il a déclaré tout bonnement que les gens s’étaient trompés en créant le casse-tête (soupir!) Je lui ai expliqué que le casse-tête avait été acheté fait et concordant et que donc il devait enlever quelques pièces et réagencer le tout. Il l’a fait et ça a fonctionné, il a réussi. Mais son manque de logiqe me déstabilisera toujours.